“…Une multitude de voix, sous formes de livres, de rapports, de déclarations ou d'articles de presses, se sont ainsi exprimées pour souligner la perte de confiance populaire dans les institutions et les autorités publiques, accusées d'être incapables d'efficacement protéger la société contre les risques et les épidémies que l'on croyait avoir pourtant « terrassées » (Bourdelais, 2003). La conséquence la plus évidente, au-delà de la diffusion d'une vulgate et d'une rhétorique de la crise de la santé publique en France, est la reconfiguration d'un champ d'action publique, désormais compris comme celui de la « sécurité sanitaire » (Alam, 2007(Alam, , 2010, notion inventée en 1992 à l'occasion du débat parlementaire sur la réforme de la transfusion sanguine, et introduite dans le Code de santé (7) Développement parallèle à la réduction de la prévalence et de l'incidence des maladies infectieuses qu'ont permis les vastes campagnes de vaccination et les progrès et la diffusion des médicaments antibiotiques. publique (CSP) en 1994 (Morelle et Tabuteau, 2010).…”