Search citation statements
Paper Sections
Citation Types
Year Published
Publication Types
Relationship
Authors
Journals
Dans le sud-ouest du Maroc, le rituel du mariage, qui se déroule en plusieurs étapes, commence dès la demande en mariage, le départ des parentes du fiancé chez ceux de la jeune fille et se termine le lendemain de la nuit de noce à la maison du jeune marié. Le rituel du mariage ainsi délimité est un moment privilégié où plusieurs manifestations rituelles (rites de passage, rites de séparation, rites de fécondité, etc.) entrent en jeu. Chaque étape de ce rituel est accompagnée de chants tanggift. Ces derniers ne sont accompagnés ni de musique ni de danse. Ils relèvent d'un univers exclusivement féminin, car ils sont chantés à tour de rôle par deux groupes de femmes, l'un s'exprimant au nom du marié, l'autre au nom de la mariée. Il s'agit de poèmes chantés, parfois scandés, reposant sur l'accentuation de certaines syllabes. Il est à signaler qu'aujourd'hui une bonne partie du rituel décrit ici n'est plus en usage dans cette région mais subsiste encore dans le Haut-Atlas. Quelques séquences de ce rituel ont totalement disparues et sont inconnues de la génération actuelle. L'influence extérieure (surtout des villes) et l'évolution sociale et familiale récente ont modifié sensiblement les coutumes de cette société. Toutes les séquences rituelles du mariage s'inscrivent dans l'espace, ordre spatial que parcourent les gens et les choses et qui donne sens à ce rituel. Tanut (Haut-Atlas occidental), sur le chemin qui les mène au domicile de la fille, les femmes chantent : Bismi llah nusi-d aḍar-inu Usiɣ-d aḍar nεmmr nniyt A mrḥba mas-d usiɣ aḍar-inu A mrḥba mad'd kullu ɣi-d imunn A hay-aɣ nusi-d aḍar-inu Au nom de Dieu, nous sommes venus Nous sommes venus et nous sommes de bonne foi Salut, ô celle pour qui je suis venu Salut à tous ceux qui se sont rencontrés ici Nous voici, nous sommes venus Ce chant d'ouverture met en scène le déplacement des parentes du fiancé vers la maison de la jeune fille. L'expression asi aḍar « se déplacer, marcher » (litt. « soulever le pied »), répétée quatre fois dans ces cinq vers, traduit nettement ce mouvement. Dans le chant d'Idaw Tanan (Haut-Atlas occidental), ce déplacement spatial est évoqué par le terme aɣaras « chemin » : Tigmmi n lajwad asa'yttili uɣaras Iɣ llan lajwad, ilint tɣawsiwin Le chemin nous mène à la maison généreuse Là où se trouvent des gens généreux, là se trouve la prospérité Le terme tigmmi « maison » précise ici la destination du déplacement. Tigmmi n lajwad « maison des généreux » est une expression dite lorsqu'on espère obtenir une faveur de quelqu'un. En effet, le but de déplacement du groupe du garçon est d'obtenir la jeune fille pour la ramener au domicile conjugal. Il s'agit donc ici d'un rapport donneur (famille de la fille)/receveur (famille du garçon).
Dans le sud-ouest du Maroc, le rituel du mariage, qui se déroule en plusieurs étapes, commence dès la demande en mariage, le départ des parentes du fiancé chez ceux de la jeune fille et se termine le lendemain de la nuit de noce à la maison du jeune marié. Le rituel du mariage ainsi délimité est un moment privilégié où plusieurs manifestations rituelles (rites de passage, rites de séparation, rites de fécondité, etc.) entrent en jeu. Chaque étape de ce rituel est accompagnée de chants tanggift. Ces derniers ne sont accompagnés ni de musique ni de danse. Ils relèvent d'un univers exclusivement féminin, car ils sont chantés à tour de rôle par deux groupes de femmes, l'un s'exprimant au nom du marié, l'autre au nom de la mariée. Il s'agit de poèmes chantés, parfois scandés, reposant sur l'accentuation de certaines syllabes. Il est à signaler qu'aujourd'hui une bonne partie du rituel décrit ici n'est plus en usage dans cette région mais subsiste encore dans le Haut-Atlas. Quelques séquences de ce rituel ont totalement disparues et sont inconnues de la génération actuelle. L'influence extérieure (surtout des villes) et l'évolution sociale et familiale récente ont modifié sensiblement les coutumes de cette société. Toutes les séquences rituelles du mariage s'inscrivent dans l'espace, ordre spatial que parcourent les gens et les choses et qui donne sens à ce rituel. Tanut (Haut-Atlas occidental), sur le chemin qui les mène au domicile de la fille, les femmes chantent : Bismi llah nusi-d aḍar-inu Usiɣ-d aḍar nεmmr nniyt A mrḥba mas-d usiɣ aḍar-inu A mrḥba mad'd kullu ɣi-d imunn A hay-aɣ nusi-d aḍar-inu Au nom de Dieu, nous sommes venus Nous sommes venus et nous sommes de bonne foi Salut, ô celle pour qui je suis venu Salut à tous ceux qui se sont rencontrés ici Nous voici, nous sommes venus Ce chant d'ouverture met en scène le déplacement des parentes du fiancé vers la maison de la jeune fille. L'expression asi aḍar « se déplacer, marcher » (litt. « soulever le pied »), répétée quatre fois dans ces cinq vers, traduit nettement ce mouvement. Dans le chant d'Idaw Tanan (Haut-Atlas occidental), ce déplacement spatial est évoqué par le terme aɣaras « chemin » : Tigmmi n lajwad asa'yttili uɣaras Iɣ llan lajwad, ilint tɣawsiwin Le chemin nous mène à la maison généreuse Là où se trouvent des gens généreux, là se trouve la prospérité Le terme tigmmi « maison » précise ici la destination du déplacement. Tigmmi n lajwad « maison des généreux » est une expression dite lorsqu'on espère obtenir une faveur de quelqu'un. En effet, le but de déplacement du groupe du garçon est d'obtenir la jeune fille pour la ramener au domicile conjugal. Il s'agit donc ici d'un rapport donneur (famille de la fille)/receveur (famille du garçon).
Le témoignage précédent relatif au mariage transmis par Fadhma Aït-Mansour à sa fille Marguerite Taos Amrouche traite plus précisément des noces. Quelques détails (origine des musiciens : Isaḥliwen ; nom d'une épice ifelfel aεebbas) indiquent qu'il s'agit des noces chez les Aït-Abbas, tribu d'origine de la famille Amrouche. Ce texte retrace les étapes principales qui, sur une durée de trois jours, jalonnent les cérémonies du mariage en Kabylie ; y sont mentionnés des pratiques et des rites comme : la préparation du repas des noces, l'imposition du henné, la toilette de la mariée, la constitution du cortège nuptial, les cadeaux offerts aux parents de la mariée, les différentes réjouissances.
Catherine Taine-Cheikh, qui s'intéresse au phénomène de l'injure dans la société arabophone de Mauritanie, commence par étudier les différents termes du dialecte hassâniyya qui relèvent de ce champ sémantique. Elle s'attache ensuite à montrer l'importance et la complexité de l'« effet injure », dans cette société fortement imprégnée par les valeurs de l'honneur où non seulement la critique mais aussi la louange peuvent apparaître comme des manifestations de l'injure. Passant en revue diverses situations empruntées à la vie quotidienne ou puisées dans des matériaux littéraires (écrits et surtout oraux), l'auteur relève diverses stratégies adoptées, soit par les injurieurs, soit par les injuriaires, pour tenter de maîtriser les effets des mots (ou gestes) « déplacés ». Bien que le problème du contrôle de soi semble presque toujours primordial, la gestion de l'injure laisse apparaître une différenciation importante en fonction du sexe et du statut relatif des acteurs sociaux concernés.
Catherine Taine-Cheik's focus on the phenomenon of insults in the Arabic-speaking society of Mauritania, begins with a study of the various terms of the Hassaniyya dialect relating to this semantic field. She then outlines the importance and the complexity of the "insult effect", in a society strongly immersed in the value of honor where not only criticism but also praise can express insult. By reviewing various situations borrowed from everyday life or drawn from literary materials (some written, most oral), the author points out various strategies, by which insulters and insultees try to control the effects of "improper" words (or gestures). Although the problem of self-control almost always appears paramount, the handling of insults reveals an important differentiation based on sex and the social status of the actors concerned
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.
customersupport@researchsolutions.com
10624 S. Eastern Ave., Ste. A-614
Henderson, NV 89052, USA
Copyright © 2024 scite LLC. All rights reserved.
Made with 💙 for researchers
Part of the Research Solutions Family.