Alors que les espaces publics brésiliens se transforment, l’observation de type socio-ethnographique de deux parcs publics de Belo Horizonte révèle des tendances ambivalentes. Le Parc Municipal, en plein centre-ville, très fortement sécurisé, accueille principalement des usagers des classes populaires ou des populations marginales. Au Parc Barrage, la coexistence de fait entre habitants des classes aisées et des classes populaires va de pair avec de nombreux vols et les usagers adoptent de multiples stratégies d’évitement. Deux conclusions principales ressortent de notre étude. D’abord, si les espaces publics n’apparaissent plus comme des repoussoirs, la coexistence entre populations n’y va pas de soi et elle est loin d’y renforcer la tolérance. Ensuite, les usagers tendent à considérer que la régulation des espaces publics relève exclusivement de l’État et y adoptent des comportements destinés à leur éviter toute implication.