Matérialité et fonctions des rouleaux cisterciens au pays de Galles au XIII e siècle Fondée en 1147 par Robert, comte de Gloucester et seigneur de Glamorgan, l'abbaye de Margam est l'une des premières abbayes cisterciennes au pays de Galles.1 Sa fondation est liée à la fois à l'expansion de l'ordre cistercien sous Bernard de Clairvaux et à la stabilisation du pouvoir anglo-normand sur l'ancien royaume gallois de Morgannwg.2 Dès les premières années du XIII e siècle, Margam entreprend la mise en rouleau de ses chartes. Recueils de documents diplomatiques transcrits, parfois seulement en partie, à l'initiative d'une personne physique ou morale pour leur conservation et leur consultation,3 les cartulaires prennent très rarement la forme du rotulus ou rouleau au Moyen Âge. Une quinzaine de rouleaux ou fragments de rouleaux sont aujourd'hui conservés à la National Library of Wales à Aberystwyth.4 Le catalogue des Penrice and Margam Estate Records établi par Walter de Gray Birch à la fin du XIX e siècle résume chaque acte copié dans les cartulaires-rouleaux de Margam, dont le plus récent a été copié entre le dernier quart du XIV e siècle et le début du XV e siècle.5 Dans son History of Margam Abbey, publiée en 1897, Birch référence 287 actes originaux copiés dans les cartulaires-rouleaux, dont une large proportion est toujours conservée au sein des Penrice and Margam Estate Records et de la Harley Charters Collection à la British Library à Londres.6 Certains actes sont copiés à plusieurs reprises, puisque les rouleaux présentent au total 346 items. À la fin du XIX e siècle, George T. Clark en édite quelques-uns, mais de manière parcellaire et sans les identifier comme des actes provenant des cartulaires-rouleaux.7 Quelques autres ont fait l'objet d'une édition moderne par David Crouch parmi les actes des évêques de Llandaff en 1989 et par Huw