Le val de Blois, du IIIe siècle avant notre ère à l'an Mil. Des territoires à la ville, des confins aux réseaux

Abstract

Les relations entre les transformations des paysages du val de Blois et le développement de la ville de Blois ne sauraient être comprises sans être étudiées avec les regards croisés d’archéologues, géoarchéologues, géophysiciens et historiens. Une telle démarche interdisciplinaire a été entreprise depuis 2013 dans le cadre d’un Projet collectif de recherche, en examinant la vaste plaine alluviale blésoise et le lit mineur, la Loire. C’est donc à la connaissance du milieu, pleinement transformé par les sociétés et l’action de l’eau, que l’on accède sur une grande surface. Les travaux ont permis d’identifier plusieurs franchissements de la Loire. Or, franchir la Loire à Blois est un enjeu stratégique, économique et politique qui dépasse bien souvent les seuls intérêts locaux. L’archéologie préventive a montré que le val de Blois est un territoire occupé sans interruption depuis au moins le IIIe siècle avant notre ère. C’est un espace caractérisé par ses croisements d’axes de communication, voie fluviale et carrefour de voies terrestres. Ainsi, le franchissement, quelle que soit sa forme (gué ou pont), est un point de rencontre très important qui pourrait avoir été à l’origine de la fixation de l’habitat et avoir favorisé l’émergence du phénomène urbain dans ce lieu. Dès la création de l’agglomération vers la fin du Ier siècle avant notre ou au tout début du Ier siècle de notre ère, cette configuration lui confère une place spécifique, et par nature singulière, dans le réseau urbain local et régional.