Le sacré

Expérience et paradoxes proxémiques. Prolégomènes à une mythanalyse de l’expérience de distanciation physique

“…La face se construit lors d'interactions qui sont autant de micro-cérémonies de la vie quotidienne et impliquent un ordre rituel qui lui confère un caractère sacré. Cette expérience de construction de la face implique donc des pratiques rituelles qui constituent dès lors « une expérience collective du sacré qui se fait par l'intermédiaire d'un langage symbolique et d'un ensemble de récits mythiques » (Wunenburger, 1981). La spatialité est alors un investie de gestes, de symboles et de dynamique imaginaire qui se déploient dans une marge, un seuil, un entre-deux, une atmosphère.…”

Le problème de l’identité culturelle dans les romans Tout s’effondre de Chinua Achebe et Un nom pour un autre de Jhumpa Lahiri

“…Les fêtes et les cérémonies permettent de régénérer la société à travers son double qui sont les dieux ». 20 De cette manière, l'indépendance et la souveraineté du clan ne sont pas maintenues par des idéologies politiques, qui se sont avérées au XX e siècle vouées à l'échec, retirant Dieu de la société, mais par la conscience collective, par les sentiments intenses dans la présence du sacré, par les relations interpersonnelles harmonieuses et par les histoires et les mythes qui ont servi comme moyen de percevoir la psychologie et le comportement humains. Comme exemple est la séquence où Okonkwo et son ami Obierika tentent d'analyser les actions des Blancs, des Anglais, après que la tribu voisine ait tué un intrus blanc.…”

“…Dans ces perspectives, le temps sacré se confond avec le temps mythique des dieux, le Grand Temps (G. Dumézil), celui durant lequel on se rappelle des événements primordiaux. 35 Les enfants des familles bengalies se trouvent de l'autre côté de la réalité, en dehors du rythme sacré. Souvent, nés en Amérique ou en Europe, ils sont affectivement absents, submergés par une passivité et un ennui terribles lorsqu'ils doivent rester dans une pièce, manger de la nourriture traditionnelle indienne et regarder la télévision pendant que leurs parents parlent de leur Inde.…”

Le roman Le serpent de Mircea Eliade : rituel de récupération de l’androgynie

“…Le bonheur inexplicable des personnages se définit comme une réaction spontanée au contact du sacré. C'est un sentiment que Jean-Jacques Wunenburger explique comme suit : « Les hiérophanies éveillent chez l'homme le sens d'une profondeur de choses qui transcende et englobe tension intérieure, proche d'un parcours initiatique » 14 .…”

“…Les hiérophanies éveillent en l'homme le sens d'une profondeur des choses qui le dépasse et l'englobe et dont la pénétration se fait moins par une excitation dionysiaque que par une tension intérieure, proche d'un cheminement initiatique. Dès lors, le sacré ne fait plus l'objet d'opérations vertigineuses d'inversion du monde profane, mais d'une lente découverte du sens caché ou figuré du monde 48 .…”