À partir de quel moment pouvons-nous dire qu’un personnage est méchant ? À la différence de certaines figures stéréotypées, certaines formes de malfaisance témoignent d’une plasticité étonnante. En mobilisant plusieurs définitions du XVIIe et du XVIIIe siècles, nous les confrontons à certaines manifestations de cette méchanceté au sein de la littérature, notamment dans Le Neveu de Rameau de Diderot et dans le Dictionnaire philosophique de Voltaire. Les personnages, étant des constructions d’idées, s’incarnent dans des dialogues ou à travers des anecdotes. Les idées qui en découlent visent à s’éloigner de l’image du bourreau machiavélique jusqu’à le voir apparaître comme une victime, invisible et médiocre.