Le patrimoine géomorphologique du Parc naturel régional de Brière (Loire-Atlantique) et la sélection de géomorphosites : héritages naturels et héritages culturels

Abstract

La Brière est un marais d'eau douce proche du niveau de la mer qui se situe au Nord de l'estuaire de la Loire dans l'un des secteurs les plus touristiques du Massif armoricain. Son relief constitue un patrimoine naturel digne d'être vulgarisé dans le cadre du parc naturel régional qui y a été créé dès 1970. Ce relief s'inscrit dans un ensemble de blocs basculés au cours des déformations du socle au Tertiaire. La Brière se présente ainsi comme une cuvette dont l 'affaissement a été solidaire du basculement du plateau de Guérande au Sud-Ouest et d'un rejeu du coteau du Sillon de Bretagne au Nord-Est. La Brière est un marais indivis dont la propriété et la gestion sont partagées entre les habitants des collectivités périphériques depuis le 15e siècle. Dans ces conditions, la moindre variation du niveau des eaux pour répondre aux utilisations du marais modifie la configuration de chaque relief Une sélection de géomorphosites, menée dans le but de faire mieux connaître et comprendre le patrimoine géomorphologique du parc, doit ainsi tenir compte des éléments naturels et d'héritages culturels. Elle peut fournir l'occasion d'employer une méthode intégrée, reposant sur une analyse du relief à plusieurs niveaux d'échelle et sur une sélection déductive des géomorphosites. Les premières étapes consistent à caractériser les propriétés de l'espace impliqué dans l'opération de vulgarisation et à y identifier des composants géomorphologiques majeurs. La suivante concerne la subdivision de ces composants en unités élémentaires, ou géomorphotypes. Les deux dernières concernent la sélection de géomorphosites représentatifs de chaque géomorphotype et de stations d'observation des géomorphosites. Dans le cas de la Brière, la géomorphologie et l'histoire se conjuguent pour déterminer des milieux dont le classement est significatif d'une influence inversement proportionnelle des facteurs naturels et des facteurs culturels.

Le plateau de Beauce depuis le trajet du TGV : un relief d’apparence banale, un moyen d’observation original

“…Plutôt qu'un « voyage intérieur » déconnecté de l'espace-temps (Khaled, 2018), la présente démarche invite à « réextérioriser » le voyage en train, en reconnectant précisément le passager et le paysage dans sa profondeur spatio-temporelle. De façon concrète, des dépliants pédagogiques conçus pour les voyageurs seraient l'un des moyens de les intéresser aux paysages qu'ils voient défiler depuis leur fenêtre, et de leur faire découvrir le patrimoine géomorphologique des espaces traversés par le train (Sellier, 2010).…”

Adaptations aux changements socio-écosystémiques et évolution des rapports au marais : enquête ethnohistorique et géographique en Grande Brière Mottière

“…Le Mès est un fleuve côtier d'une quinzaine de kilomètres qui prend sa source sur la commune de Guérande et rejoint l'océan entre les pointes de Pen-Bé (Assérac) et Merquel (Mesquer) où son aval est constitué d'un important marais salant encore largement exploitée. (Sellier et Portal, 2013). Le paysage briéron est ainsi un paysage unique (Ménanteau, 2005), largement façonné par l'homme, qui concentre différents biotopes : roselières (phragmitaies et cariçaies majoritairement), saulaies dans les écarts, prairies inondables, îles (habitées donc urbanisées, ou, au coeur du marais, servant de pâture au bétail lors du pacage).…”