Le genre du nom dans l’Occident médiéval (vie-xie siècle)

Abstract

Le roi Alfred épousa une femme de Mercie de noble famille, fille d'AEthelred Mucil, comte des Gaini. La mère de cette femme s'appelait Eadburh et elle était issue de la lignée des rois des Merciens 1 Dans cet extrait, Asser révèle toute l'ambiguïté qui entoure les noms féminins. Le biographe du roi Alfred (871-899) fait le choix d'escamoter le nom de la reine Ealhswith, qui est pourtant connu de sa source principale 2 , et, dans le même temps, restitue le nom, inconnu par ailleurs, de sa mère, Eadburh, dans la mesure où son sang royal permet de conforter la puissance du roi et de légitimer ses descendants. C'est là tout le paradoxe qui entoure les femmes médiévales : elles sont mineures dans la société, mais peuvent être des pourvoyeuses de noblesse. À ce titre, leurs noms font parfois l'objet de louanges, mais ils sont souvent oubliés. Comment cela se traduit-il dans la documentation ? Comment les femmes reçoivent-elles et transmettentelles du matériau onomastique ? Cette différence est-elle en lien avec leur statut et leur pouvoir ? 1