Tous droits réservés © Ethnologies, Université Laval, 2013 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. Résumé de l'article Cet article met en avant la dynamique de la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel en Haïti dans un contexte touristique. Pour ce faire, nous mobilisons un corpus composé de textes historiques et ethnographiques, de récits de voyages, de documents de projet, de films documentaires ; aussi nous nous sommes appuyés sur des observations directes et des entrevues que nous avons réalisées à Léogâne et à Souvenance (Gonaïves). L'analyse tend à démontrer que loin de chercher à fabriquer des « authenticités » ou mobiliser des éléments du patrimoine culturel haïtien qui seraient vus comme authentiques, les différents acteurs impliqués dans cette dynamique misent de préférence sur des éléments culturels qui font l'objet d'esthétisation ou qu'ils sont en train d'esthétiser. Prenant conscience des contextes dans lesquels certains éléments culturels et patrimoniaux d'Haïti ont été construits, reconnus et valorisés, ils sont en train de les articuler d'une autre manière à travers de nouveaux récits, de nouveaux films, de nouvelles expositions muséales, des représentations théâtrales, des festivals et des activités universitaires. Autrement dit, certains de ces éléments sont en train d'être remodelés avec d'autres discours, voire d'être mobilisés sur un mode performatif. On se trouve dans toute une dynamique de changement de régime de rapport avec les éléments culturels et patrimoniaux d'Haïti alors les héritiers cherchent à mettre ceux-ci au goût du jour. Ce qui ressort de cette lecture c'est la notion de « patrimoine remodelé ».