Cet article analyse le processus de « climatisation » de l’action publique, à partir d’une étude des politiques de gestion de la submersion marine menée en Charente-Maritime après la tempête Xynthia de 2010. Nous interrogeons d’abord les effets de la catastrophe sur la mise à l’agenda et le cadrage du risque de submersion marine et montrons que si la tempête a contribué à la mise à l’agenda de l’enjeu climatique, elle a aussi favorisé un cadrage « sécuritaire » du problème. Cela se traduit par un processus de « climatisation » en trompe-l’œil des politiques de gestion de la submersion marine que nous analyserons dans un second temps, avant dans un troisième temps de souligner les logiques et les modalités d’une mise en œuvre différenciée de ces politiques d’un territoire à l’autre.