Voir les photographies de femmes criminelles et les descriptions des traits physiques les caractérisant dans Blanchard & Niget, 2016 : 42, à partir de Lombroso & Ferrero, 1896. La question de la production des normes et de leur actualisation par l'ensemble des acteurs et actrices de la détention (les détenues, les professionnel•le•s de l'admnistration péntitentiaire, du monde hopsitalier et les bénévoles) permet de penser les transformations du monde carcéral. Les six articles que nous offrons à la lecture donnent un petit aperçu de la diversité de ces transformations et de leur intérêt.Chacun des articles rend perceptible, à sa manière, le fait que l'univers carcéral n'est pas tout à fait un objet d'enquête ou d'étude comme un autre. Chacun explique à quels obstacles, à quelles résistances et à quelles particularités l'analyste doit faire face, qu'il ou elle enquête comme anthropologue, sociologue, historien ou historiennne. Ils montrent comment, dans les cas d'entretiens et d'observations, enquêter c'est, tout autant avoir accès aux femmes incarcérées, que se faire réceptacle des réactions d'une série de protagonistes de la scène carcérale -pour reprendre l'expression de Manuela Ivone P. da Cunha -, ceux-là même (personnels de l'administration péntitentiaire, personnels du privé, experts et expertes du judiciaire, travailleurs et travailleuses sociales) qui contribuent à construire « la » prisonnière selon le type de délit ou de crime à partir duquel est dessinée son identité carcérale de genre. L'intervenant ou intervenante extérieure qu'est le ou la chercheuse permet aux acteurs et actrices de la sphère carcérale d'exprimer de quelle manière la construction et le modelage des rapports