La vice-présidence singulière de Richard Cheney (sous George W. Bush, 2001-2009) a soulevé maintes inquiétudes quant à l’émergence d’une « vice-présidence impériale », d’autant plus que les candidats à la présidence n’ont pas toujours de l’expérience en politique fédérale et que les précédents établis par les vice-présidents sont habituellement permanents. Cependant, le choix de Joe Biden par Barack Obama, en 2008, a rassuré ceux qui craignaient les excès de la vice-présidence, en particulier parce que le colistier a affirmé d’emblée qu’il tenterait de ressembler davantage à Lyndon B. Johnson (vice-président de John F. Kennedy, 1961-1963) et à Walter Mondale (vice-président de Jimmy Carter, 1977-1981) qu’à Cheney. En dressant le bilan de la vice-présidence de Biden, le but de cet article est double : d’abord, démontrer que son rôle a largement dépassé celui de Johnson, mais également le cadre fixé par Mondale et le modèle créé par Cheney ; ensuite, identifier les caractéristiques propres à la vice-présidence de Biden et, par le fait même, définir le « modèle Biden ».