La turfigenèse à la fin du Subboréal et au Subatlantique dans les tourbières basses du Massif Central oriental granitique (France): une manifestation de l'action humaine ?[ Peat inception and peat accumulation at the end of the Sub Boreal and during the Sub-Atlantic in the granitic eastern Massif central (France) : an evidence for human activity ]

Abstract

Des études interdisciplinaires géomorphologiques et paléoécologiques montrent que de nombreuses petites tourbières plates minérogènes du Massif central oriental granitique, ne doivent leur existence qu'à la présence d'obstacles qui barrent les têtes de bassin versant. La plupart de ces tourbières n'auraient jamais pu se développer sans ces barrages, les contextes climatiques et hydro-géomorphologiques régionaux n'étant pas toujours favorables a leur mise en place, particulièrement en dessous de 800 m d'altitude. La présence de ces cordons rectilignes composés de terre ou de blocs dont on discute l'origine et la fonction, ou de ces constructions à parements en pierres supportant des chemins carrossables, a gêné l'évacuation de l'eau vers l'aval. Le bilan hydrique devenu nul ou positif a permis le développement d'une végétation turfigène et l'accumulation de tourbe sur des épaisseurs pouvant atteindre 3,50 m. Dans certains cas la tourbe surmonte des dépôts colluviaux sablo-graveleux a niveaux riches en bois. L'âge radiocarbone le plus ancien obtenu dans ces dépôts se place autour de 3300 BP, soit a l'Age du Bronze Moyen. Quant a la turfigenèse elle démarre au plus tôt a la fin de l'Age du Bronze (2780 +/- 45 BP). Un essai de reconstitution paléoenvironnementale a été entrepris sur le site du Verdier (massif des Bois Noirs) grâce a deux spectres palynologique et diatomologique provenant de la base du remplissage. Les changements du couvert végétal autour de ces zones humides ont pu être décrits et des indices polliniques de présence humaine mis en évidence. Celle-ci ne s'affirme clairement qu'entre 2130 et 2005 BP, les datations par le radiocarbone obtenues ne permettant malheureusement pas d'être plus précis. Elle semble ensuite soit régresser soit changer de nature entre 1840 et 1780 BP. Quant aux diatomées, elles montrent le maximum de hauteur d'eau a la base de la tourbière, tandis que le niveau le plus bas enregistré est calé entre 1840 et 1780 BP. Toujours est-il que ces petites tourbières basses associées à des obstacles, très nombreuses dans le Massif central oriental entre 600 et 1200 m d'altitude, présentent un intérêt majeur pour la connaissance de l'histoire des paysages et de l'occupation humaine dans cette région montagneuse ou les prospections archéologiques au sol sont rendues extrêmement difficiles par un couvert végétal composé de forêts et de prés, et par l'absence de grands travaux.

Diatoms in Paleoenvironmental Studies of Peatlands

“…Diot and Baudrimont [82], from the Boëme Valley peat bog (Charente, France), showed a high sensitivity of diatoms to changes in water level, presumably the result of climatic changes in the rainfall regime, with greater abundance of total diatoms, diversity and proportion of (tycho-)planktonic diatoms (i.e., Ellerbeckia arenaria, Melosira varians, and Ulnaria ulna) in humid periods compared to dry periods, also concordant with the record of gastropod remains and pollen records. Diot and Baudrimont [82] suggested the potential of diatoms in the refinement of paleoenvironmental interpretations as paleoecological indicators of the peatland local conditions; this feature is also emphasized by recent authors [60,61,64,87].…”

“…The peat bog initially developed at 2231 ± 251 years cal BP, as shown by complementary diatom and pollen profiles: the increase in (tycho-)planktonic diatom taxa (i.e., Aulacoseira distans and Aulacoseira italica) is associated with a decrease in arboreal pollen and an increase in pollen from aquatic plants, cereals, and crops. This evidence indicates an increase in water level in periods of enhanced agricultural activity [60].…”

“…However, evidence suggests that the conservation status of diatom valves in paleoenvironmental records in minerotrophic peatlands is good [25]. The method generally used in the extraction of diatoms from peat is acid digestion (e.g., [58][59][60][61]), which was improved and standardized by Serieyssol et al [62].…”

“…On the other hand, abundant empirical evidence from paleoenvironmental studies in minerotrophic bogs shows acceptable concentrations of highly preserved frustules in high-latitude minerotrophic bogs in America (e.g., [51,53,56,59,74,75]), Asia (e.g., [76][77][78]), and Europe (e.g., [63,[79][80][81]), but also in Southern Europe, in several peatlands of the Aquitania Basin area [82], French Massif Central (France) [60,61,83,84], and Central Sredna Gora Mountains (Bulgaria) [85][86][87] (Table 1 and Figure 1). Exceptionally, peatlands at even lower latitudes in the Badda peak, of more than 4000 m altitude, of the high Ethiopian mountain have diatoms with a good state of conservation as to be used in paleoenvironmental studies [88].…”

“…The study of minerotrophic peatlands in the French Massif Central also emphasized the high sensitivity of diatoms to hydrological changes and the influence of land use in the basin on the wetland, especially for the refinement of the interpretation of pollen data [59,60,80]. According to archaeological data, the Le Verdier mire was originated from a semi-natural shallow wetland during the final Bronze Age and the first Iron Age, possibly to serve as a water reservoir for agricultural use.…”