La transmission : une violence nécessaire dans les liens

Abstract

Résumé L’auteur considère la transmission entre générations comme une violence faite à l’ infans , ceci à double titre : 1) par ses modalités, car elle se fait à son insu, sous forme de traces, de « pictogrammes » ; 2) par ses contenus qui portent souvent sur un passé familial refoulé, non dit car traumatique ou honteux, et présent sous la forme des « fantômes » ou « cryptes ». Ces contenus violents, lorsqu’ils prédominent, sont à l’origine de dysfonctionnements familiaux et de troubles psychiques individuels. La thérapie familiale psychanalytique est proposée comme moyen de réélaboration groupale de ces contenus en vue de leur appropriation consciente par la famille et par l’individu.

Le corps-symptôme comme révélateur d’une fragilité identitaire familiale

“…Alors que l'adolescent trouve une possibilité de réaménager son organisation psychique de façon différente, voire de réparer des traumas liés à la séduction, la crise d'adolescence permet à la famille de remettre au travail sa dynamique, ses transmissions, ses limites, ainsi que l'histoire et l'inscription dans les générations. Mais la force de ce tumulte peut également engendrer des traumas, en réactivant d'autres traumas plus anciens conduisant à « figer », voire à « sidérer » la fantasmatique familiale (Joubert, 2010). La crise pubertaire individuelle peut, dans cette perspective, donner une illustration de la crise du « corps familial », si l'on se réfère au concept d 'Anzieu (1985).…”