La place des outre-mer du Pacifique dans la stratégie française et l’architecture régionale de sécurité

Abstract

La contribution de la France à la sécurité et à la stabilité de la région Pacifique répond prioritairement à des besoins nationaux et à une responsabilité de voisinage. L’action de la France dans le Pacifique s’inscrit dans une architecture complexe qui mêle acteurs infranationaux (les territoires français), nationaux (gouvernement de la République) et supranationaux (Union européenne) autonomes les uns par rapport aux autres. Ce maillage, par lequel chaque acteur participe, chacun dans son domaine de compétences, à l’architecture régionale de sécurité implique adaptation, coordination et nuance dans l’appropriation de l’action. Deux des trois collectivités françaises du Pacifique, jouissent en effet d’un tel niveau d’autonomie, qu’elles peuvent devenir membre d’organisations internationales, après accord de l’État, nommer des représentants auprès des États de la région et signer des engagements politiques, la seule limite étant la signature d’engagements internationaux juridiquement contraignants pour laquelle, elles doivent obtenir les pouvoirs de la République. Elles peuvent donc conduire leur propre diplomatie en quasi-liberté. Ces contraintes de « partage de souveraineté » amènent à s’interroger sur la place réelle des collectivités françaises du Pacifique à la fois dans les stratégies nationale et européenne ainsi que dans l’architecture régionale.