La patrimonialisation du centre historique de Berlin, un oubli programmé ?

Abstract

Le réaménagement de la place du château à Berlin révèle la façon dont certains acteurs politiques et associatifs participent d’une « renationalisation » du discours sur les spécificités urbaines locales. La requalification de cet espace central a supposé l’éviction du palais de la République, édifice emblématique de Berlin-Est érigé en 1976 en lieu et place du château des Hohenzollern et qui fonctionna pendant près de 14 ans jusqu’à ce que les événements de 1989 remettent en question son existence. En 2002, le Bundestag vota sa destruction et la reconstruction de l’ancien château municipal. Nous verrons tout d’abord en quoi la création d’un objet patrimonial par voie de clonage architectural vise à combler l’espace urbain de fictions se rapportant aux identités locales. Nous montrerons ensuite comment certains acteurs contestèrent ces récits sur les identités urbaines. Il s’agira enfin d’explorer les effets exclusifs de la destruction du palais de la République.

The Strength of Weak Heritages: Urbanity, Utopias and the Commitment to Intangible Heritage

“…It has become one of the chief tools for sustainable development policies, especially in our cities, where it is connected with social cohesion and citizen involvement (Auclair and Fairclough 2015). It is also involved in the mobilization of residents against political projects or development projects-private or state run-that threaten to change valued lifestyles or places (Hocquet 2013). This heritage boom has therefore forced local and national of cialdom to reassess its basic assumptions and take note of popular movements and grassroots heritage practices, like those arising from neighbourhood networks and not always aligned with public policies or the interests of economic actors.…”