“…La tendance générale pour l'ensemble de la période moderne, en France, est une augmentation nette du nombre de parrains et de marraines «homonymiques» (c'est-à-dire portant le nom du père ou de la mère du filleul), signe d'un choix dans la parenté, mouvement qui a été observé par exemple à Bouafles, en Normandie (Bardet, 2009), en Provence (Cousin, 2009) ou encore à Aubervilliers, près de Paris (Berteau, Gourdon, Robin-Romero, 2012. Cette hausse du parrainage homonymique peut être replacée dans un mouvement de «familialisation» des relations sociales (Gourdon, 2008;Matthijs, 2003;Alfani, Gourdon, 2012b), en particulier celles liées aux grands événements de la vie (Sabean, Teuscher, Mathieu, 2007;Alfani, Gourdon, Grange, Trévisi, 2015). Les raisons qui peuvent pousser à choisir des parrains dans la famille sont multiples: à l'évidence, renforcer les liens familiaux (par exemple, entre germains ou collatéraux), mais aussi, parfois, transmettre des prénoms familiaux, puisque les enfants français, surtout sous l' Ancien Régime, prenaient massivement ceux de leurs parents spirituels de même sexe.…”