L’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse de 9 à 14 semaines d’aménorrhée

Recommandations discordantes entre HAS et CNGOF ; le point avec 200 IVG médicamenteuses tardives, réalisées hors AMM

“…Les résultats de cette étude rétrospective retrouvent un taux d'échec acceptable de 10.2%, qui semble néanmoins un peu élevé par rapport aux résultats de la littérature. En effet, les différentes études ayant rapporté leur taux d'échec d'IVG médicamenteuse spécifiquement entre 9 et 14 SA retrouvent plutôt des taux compris entre 4,2 et 7,6 % pour des populations entre 105 et 1076 patientes [5][6][7][8]. En effet, Hamoda [5], dans son étude rétrospective, trouve un taux d'échec de 4.2% (45) sur les 1076 patientes de son étude bénéficiant d'une IVG médicamenteuse.…”

“…Dans sa seconde étude prospective, partiellement randomisée, et publiée en 2002 [7], il retrouve un taux d'échec de 5.4% (11) sur les 203 patientes inclues. Enfin, l'étude française prospective de Largeaud [8], rapporte un taux d'échec de 7.4% sur les 105 patientes inclues. De même, l'HAS, dans ses recommandations pour les IVG médicamenteuses avant 9 SA, rapporte des taux d'expulsion complète sans nécessité de procédure chirurgicale compris entre 92 à 96%.…”

L’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse de 12 à 14 semaines d’aménorrhée : étude rétrospective portant sur 126 patientes

“…Cependant, le terme de l'IVG est très différent entre ces études avec des grossesses à un terme moyen plus pré-coce que dans notre étude et le terme influence le délai d'expulsion [13]. Notre délai d'expulsion est en moyenne plus long aussi car le protocole médicamenteux est poursuivi le lendemain en cas d'échec d'expulsion à j0 de la prise de misoprostol, ce qui permet d'augmenter le taux de succès du protocole médicamenteux à 98 % contre 92 à 93 % pour les autres séries bien qu'incluant des termes plus précoces (Tableau 6) [5,7,8]. Par ailleurs, les doses de misoprostol utilisées par 24 heures sont équivalentes à environ 1600 g/24 heures entre les différentes séries mais la répartition de la dose sur 24 heures et le mode d'administration varient, ce qui peut expliquer également notre délai moyen d'expulsion plus long.…”

“…La technique médicamen-teuse entre 12 et 14 SA a été peu évaluée en France. Il existe quelques publications d'équipes françaises évaluant la technique médicamenteuse jusqu'à 14 SA mais dont l'effectif concernant la période spécifique de 12 à 14 SA est faible : 50 patientes pour Largeaud et al [7] et 27 pour Garbin et al [8]. Les publications anglo-saxonnes concernant les IVG médicamenteuses du premier trimestre sont beaucoup plus étoffées en effectif mais le terme de l'IVG s'arrête à 13 SA (91 jours) [9][10][11][12].…”

Misoprostol : utilisation hors AMM au premier trimestre de la grossesse (fausses couches spontanées, interruptions médicales et volontaires de grossesse)

“…Néanmoins, la visualisation du foetus pourrait être un facteur traumatisant pour ces femmes [90,94] et la méthode médicamenteuse à ce terme semble être moins acceptable [62] bien que peu d'études ne se soient penchées sur cet aspect. On notera que l'aspiration chirurgicale peut être plus difficile à ce terme et nécessite des précautions particulières telles qu'un opérateur entraîné et une vérification échographique systématique de la vacuité utérine.…”