Il s'agit dans ce texte d'aborder la question des formats interactifs utilisés, de façon récurrente, dans la relation Maître/élèves du primaire au Sénégal. C'est une relation toujours asymétrique et hiérarchisée, dans lequel le Maître occupe une position haute. C'est pourquoi nous utilisons ici la majuscule M à l'initiale. On se demandera en quoi la notion d'espace sociolinguistique, relative ici à l'école, à la classe et aux acteurs, peut contribuer à l'appréhension et l'analyse de phénomènes langagiers à la fois répétitifs et changeants. Ce texte propose quelques pistes de réflexion, à partir de recherches effectuées au Sénégal. Nous nous basons sur des observations effectuées entre décembre 2017 et janvier 2018 dans des classes du primaire public sénégalais (en Casamance, à Ziguinchor, dans le quartier Lindiane d'une part, ainsi que dans le village d'Essyl, situé en milieu rural à une quinzaine de kms de la ville, dans le royaume Joola du Bandial, d'autre part). L'une de ces classes pratiquait un enseignement bilingue français/joola, pour des enfants parlant joola, l'une des principales langues de Casamance, dans le quartier et en famille.