L'enseignement par projets et les savoirs disciplinaires en classe de sciences et technologies au Québec : compatibilité ou incompatibilité ? Étude de cas

Abstract

Au Québec, l'enseignement par projets (EPP) est l'une des approches retenues en lien avec les nouvelles orientations curriculaires qui mettent l'accent sur le recours à des situations d'enseignement ouvertes, contextualisées et intégratives. L'enseignement des sciences et technologies (S&T) est interpellé par cette approche, d'autant plus que des études antérieures montrent que les enseignants sont favorables au recours à son utilisation dans leur enseignement. Dans cet article, nous présentons les résultats d'une étude de cas réalisée auprès de quatre enseignantes qui ont mis en œuvre un même projet qui tient compte des notions de schéma de principe, de forces et de mouvements. Les données considérées sont issues d'enregistrements vidéo en classe, précédées et suivies d'entrevues qui tiennent compte de quatre dimensions relatives aux apprentissages des contenus disciplinaires : quoi enseigner (quels savoirs disciplinaires sont visés et traités dans le projet) ? ; Pourquoi (intention éducative) ? ; Comment (déroulement et tâches des enseignants et des élèves) ? ; En recourant à quelles ressources didactiques et comment ? Les résultats qui se dégagent de cette recherche montrent, entre autres, que l'EPP est orienté davantage vers la réalisation d'artefacts et la valorisation de l'autonomie des élèves que vers l'acquisition de savoirs disciplinaires nouveaux. Ces derniers sont au mieux mobilisés à titre de ressources lors de la réalisation du produit.

Des pratiques épistémiques d’ingénierie sur le processus de conception technique pour instituer une communauté discursive interdisciplinaire scolaire à l’école obligatoire

“…Si la préoccupation est partagée par plusieurs sur la nécessité de faire ce type d'enseignement, celui-ci poserait néanmoins des défis importants aux enseignant•e•s. En effet, lorsque des activités techniques sont mises en oeuvre en classe, elles se réduisent souvent à des activités de bricolage ou des activités scientifiques déguisées non problématisées dont les tâches sont épistémologiquement incohérentes avec les pratiques sociotechniques de référence (celles des ingénieur•e•s) (Bousadra, 2014 ;Bousadra et Hasni, 2012 ;Lebeaume, 2012). De nombreux obstacles peuvent empêcher d'introduire avec succès le PCT à l'école obligatoire comme la faible promotion de l'enseignement de l'ingénierie par les autorités scolaires, la surcharge des plans d'études ou encore l'absence d'orientations claires au sujet de l'ingénierie dans les curricula.…”