J’ai construit cet article en m’appuyant sur mon expérience de recherche doctorale qui a mis en évidence l’importance d’adopter une approche écologique pour la compréhension par les enseignants titulaires de classe d’accueil du processus d’intégration sociale des élèves immigrants. Le but de cette recherche était de comprendre le phénomène d’appropriation du nouveau « milieu de vie » par une démarche permettant d’en montrer la face cachée et toute la complexité. La dimension compréhensive et collaborative de celle-ci s’est avérée fondamentale dans la démarche socio-constructiviste adoptée, « pour, par et avec » les participantes et l’enseignante du milieu d’accueil où s’est déroulée cette recherche. Les résultats indiquent, entre autres, que les élèves privilégient l’usage de stratégies d’appropriation à caractère transgressif par rapport à l’institution d’accueil. Le cadre scolaire, disposant de peu de moyens, a recours en effet à une démarche administrative d’intégration qui semble aller à l’encontre des principes appropriatifs. Dans ce contexte, la pratique théâtrale a pu contribuer à réduire l’écart ainsi créé en établissant une dynamique de socialisation horizontale entre les élèves et l’enseignante. À l’issue de cette recherche, je suis en mesure de suggérer aux établissements scolaires qui accueillent des élèves immigrants de diversifier les modalités de socialisation et d’institutionnaliser leur accueil dans une perspective trans-systémique en établissant, entre autres, un trialogue entre enseignants, élèves et familles. En guise de conclusion, j’apporterai quelques éléments de réponse à la question suivante : ce projet de recherche s’inscrit-il dans une optique d’éducation relative à l’environnement ?