L’araignée dans la toile. Le Rwanda au cœur des conflits des Grands Lacs

Abstract

Les deux guerres du Zaïre/Congo ont été menées par de nombreux acteurs : armées nationales de plusieurs pays de la région, mouvements rebelles congolais et voisins, « entrepreneurs de l’insécurité ». Des alliances mouvantes régionales en ont déterminé le déroulement et l’issue. Cet article met l’accent sur le rôle joué par le plus petit pays de la région, le Rwanda. C’est à son initiative que les conflits débutent et à chaque fois ses actions sont déterminantes. Au-delà des guerres congolaises, le Rwanda a été et reste en conflit, à un moment ou à un autre, avec l’un ou l’autre de ses quatre voisins. Cela s’explique pour partie par des soucis sécuritaires bien réels, mais cette réalité renvoie aussi à l’expérience historique récente de l’ancien mouvement rebelle, le Front patriotique rwandais (FPR), devenu parti au pouvoir. La longue durée offre un autre élément d’explication. Le Rwanda précolonial était une société profondément militarisée et un ancien « nationalisme belligérant », ramené par la diaspora tutsie après la victoire du FPR, continue de façonner la vision des relations régionales de ses leaders.

Expressive violence and the slow genocide of the Banyamulenge of South Kivu

“…Ignoring two centuries of history or more, the rhetoric of ‘race’ based national identity has become a way of denying the belonging and citizenship of Banyamulenge as ‘people from nowhere’. Although records corroborate that Banyamulenge individuals managed some local administrative entities during the precolonial and colonial periods (Loons, 1933; Reyntjens and Marysse, 1996: 15), with their removal from local government positions, the primordial claim of civic nationality of the Banyamulenge is undermined (Mamdani, 1999). Dragged into wars of claims and counter-claims of membership of the Congolese nation/state, expressive violence has dogged the Banyamulenge since the early 2000s (Stearns et al., 2013b; Vlassenroot, 2002).…”