À travers l’exemple de la gestion européenne des crises en République centrafricaine, cet article vise à saisir les enjeux plus généraux de la division du travail de gestion de crise et de l’articulation entre acteurs intervenant dans une pluralité de secteurs des relations internationales (diplomatie politique, sécurité collective, développement, aide humanitaire) mis en tension par les attentes de coordination, de cohérence, d’approche intégrée. L’article montre ainsi que les gestionnaires de crises sont pris dans des dynamiques de coopération concurrentielle pour le contrôle et l’allocation de ressources publiques. La labellisation d’une situation comme « crise » ouvre des habilitations, des opportunités d’actions et de revendications, tout en soulevant potentiellement d’intenses enjeux de coordination.