Nous partons ici du constat d’une tension entre la volonté de former les enseignants à la bienveillance et le sentiment que ces derniers peuvent éprouver de ne pas être traités eux-mêmes avec bienveillance par l’institution scolaire (1). Nous restituons ensuite brièvement une généalogie de cette notion de bienveillance et l’histoire de son émergence contemporaine dans la société et dans l’école, puis présentons deux conceptualisations complémentaires de la bienveillance inscrites dans la société des individus (2). Introduire la notion d’ exemplarité nous permet ensuite d’envisager comment il est possible et peut-être nécessaire pour former à la bienveillance de former avec bienveillance (3). Ces réflexions sont menées d’un point de vue de philosophe de l’éducation inscrit dans le champ des sciences de l’éducation.