L’agriculture familiale : rengaine ou nouveauté ?

Abstract

Les Nations unies ont fait de 2014 l'« Année internationale de l'agriculture familiale ». La communauté internationale du domaine, tout particulièrement la recherche agronomique pour le développement, a alors multiplié manifestations et ouvrages. L'agroéconomiste Philippe Lacombe, l'un des spécialistes de ces sujets, propose ici une analyse critique des réflexions multiformes sur l'agriculture familiale qui ont été avancées et débattues à cette occasion, en particulier sur l'actualité et le futur de cette question ainsi que sur les modes d'approche d'une réalité incontournable, l'agriculture familiale représentant plus de huit exploitations sur dix dans le monde. La RédactionRésumé -L'année 2014, retenue par les organisations internationales comme année de l'agriculture familiale, a été l'occasion pour plusieurs équipes françaises de recherche engagées sur ce thème de livrer une synthèse de leurs travaux et de réfléchir sur leur contribution à la compréhension, l'évaluation, la gouvernance de cette forme d'organisation agraire considérée, tantôt comme archaïque, tantôt comme performante. Le propos de cet article est de situer ces travaux dans le mouvement des idées sur l'agriculture familiale. Ces recherches, en analysant l'importance, la diversité et les potentialités de l'agriculture familiale, en viennent à mettre opportunément l'accent sur les conditions et modalités de son insertion efficace dans les sociétés contemporaines. L'action publique et les décisions privées s'en trouvent éclai-rées. Plus généralement, ces travaux renouvellent l'analyse du système productif agricole. Abstract -Family farming: catchphrase or novelty?The year 2014, declared by international organizations as the Year of Family Farming, offered an opportunity for several French research teams engaged on this theme to produce a summary of their work and to reflect on their contributions to the understanding, evaluation and governance of this form of agrarian organization now regarded at times as archaic, at times as successful. The aim of this article is to position these works within the current trends of ideas on family farming. By analyzing the size, diversity and potential of family farming, these studies opportunely focus on the terms and conditions of its effective integration in contemporary societies. As a result, they contribute to inform public policies and private decisions. More generally, these studies offer new perspectives for the analysis of the agricultural production system.

L’hétérogénéité des revenus des actifs non salariés au sein de l’agriculture française : un regard au travers de deux grilles typologiques

“…Un raisonnement par UTANS et non pas par exploitation est nécessaire dans la mesure où la structure des exploitations est très hétérogène, ce d'autant que le poids des formes sociétaires tend à se développer (Lacombe, 2016). Le nombre d'UTANS correspond à une estimation basée sur l'équivalent du temps de travail d'une personne à temps complet pendant un an (une UTA équivaut ainsi à 1 600 heures de travail annuel).…”

Quels effets des circuits courts de commercialisation sur les moyens d’existence des agriculteurs familiaux ? Le cas d’une foire paysanne à Quito (Équateur)

“…1. La résurgence du débat sur les agricultures familiales À la suite de la lambée des prix sur les marchés internationaux de denrées agricoles en 2007/2008, et des crises d'accès à l'alimentation qui en ont résulté dans plusieurs villes de pays pauvres, le débat sur les structures de production agricole les plus souhaitables socialement, et en particulier sur la viabilité des exploitations familiales, a été relancé (Lacombe, 2016). Il s'agit d'un débat très ancien, que l'on peut faire remonter à l'émergence de la question agraire chez les économistes politiques marxistes européens au tournant des 19 e et 20 e siècles.…”

Installation des jeunes agriculteurs et pluriactivité au Costa Rica

“…Alors que l'agriculture familiale est promue comme une solution de développement durable, notamment dans les pays du Sud (Sourisseau, 2014 ;Lacombe, 2016), l'apport des jeunes agriculteurs y reste peu étudié (Amichi et al, 2015).…”