La mesure de la pression partielle en oxygène (pO 2 ) dans les tissus humains montre qu'elle est très largement inférieure à celle de l'air que nous respirons. En effet, si la pO 2 est de 15% au niveau des alvéoles pulmonaires, elle n'est que de 4 % dans le foie, de 3 % au niveau de la moelle osseuse et de 2 % au niveau des cellules tubulaires rénales [1,2]. Ces conditions d'hypoxie relative dans l'organisme correspondent en fait à un état de « normoxie » physiologique puisqu'elles sont compatibles avec le fonctionnement normal des cellules et des tissus in vivo. Ainsi, le développement foeto-placentaire [3] (➜), la formation du cartilage par les chondrocytes [4], ou encore la différenciation et la maturation des précurseurs hématopoïétiques [5] ne se réalisent correctement qu'à faible concentration d'oxygène. Notons que la pO 2 des étuves dans lesquelles sont incubées les cellules utilisées pour la réplication des virus in vitro est de 20 % et donc bien loin de respecter ces conditions physiologiques. L'hypoxie tissulaire au sens strict se définit comme une concentration en oxygène inférieure aux valeurs physiologiques et qui ne permet pas de satisfaire aux besoins des tissus [1]. Ces conditions sont décrites, par exemple, au cours d'ischémies lors des angéites [6] ou au sein des tumeurs solides [7].