Cet article propose une approche historiographique de la crise actuelle de l’anthropologie en général, et plus précisément de l’anthropologie du droit. Il aborde pour ce faire les actuelles remises en cause idéologiques et méthodologiques au sein des sciences humaines en deux parties. Il souhaite dans un premier propos mettre en exergue le basculement des macro systèmes explicatifs du monde, tant marxistes que structuralistes, vers l’analyse du micro-fait particulier. On en déduira les conséquences épistémologiques pour l’anthropologie du droit, et consécutivement pour l’histoire du droit qui lui est méthodologiquement liée (1re partie). Puis l’article souligne en un second point combien la relativisation des perspectives quantitativistes et causalistes héritées de la Nouvelle Histoire est riche de pistes nouvelles, y compris pour l’anthropologie juridique, dont celle de l’histoire des sensibilités devant la norme et celle de la représentation des institutions judiciaires, que les historiens du droit ont longtemps abandonnées à leurs collègues littéraires (2e partie).