Intoxications accidentelles par cannabis chez l’enfant : expérience du centre antipoison de Marseille

À propos de 8 cas d’intoxication accidentelle au cannabis chez des nourrissons

“…Soixante-quinze venues (0,28 %) pour trouble de la conscience ou pour somnolence chez des nourrissons ont été relevés, dont 8 intoxications au cannabis (0,03 % de l'ensemble des consultations de nourrisson et 10,66 % des recours pour somnolence ou trouble de la conscience). Le plus souvent les symptômes d'intoxication étaient conformes aux descriptions de la littérature [3][4][5][6] : hypotonie généralisée, alternance de phases d'agitation et de somnolence, caractère grognons ou pleurs inconsolables. Certains enfants avaient un oedème palpébral, un larmoiement oculaire, une pâleur, une mydriase bilatérale, une tachycardie et une ataxie en position assise.…”

“…Ces cas ont donné lieu par la suite à une déclaration d'information pré-occupante auprès des autorités compétentes ou un lien à la protection maternelle et infantile (PMI). Bien que l'effet convulsivant du cannabis soit contesté, nous avons, comme déjà rapporté dans la littérature [3,4,7], observé un cas de crise convulsive rapportée à l'intoxication au cannabis (cas numéro 4). Pour un des cas, seul un environnement de fumeur de cannabis a été retrouvé, sans ingestion de cannabis par le nourrisson (cas numéro 7).…”

“…La demi-vie du cannabis dans l'organisme est d'environ 8 jours pour un adulte sans pathologie hépatique ; son éli-mination est essentiellement biliaire et plus accessoirement urinaire bien qu'il soit très facile de trouver des cannabinoïdes dans l'urine longtemps après un usage même isolé [10]. L'intoxication accidentelle de nourrissons par ingestion de résine de cannabis est un motif de plus en plus fréquent de recours aux SAU [3,4]. Les effets du cannabis chez l'enfant sont de mieux en mieux connus bien qu'encore peu étudiés.…”

“…Dans la littérature les symptômes décrits sont essentiellement neurologiques avec une somnolence et une hypotonie généralisée [3][4][5][6][7], alternant parfois avec des périodes d'agitation [5] et pouvant dans certains cas aboutir au coma [3,[5][6][7]. On note également des troubles de la marche [4] et une mydriase bilatérale (parfois incomplète) [3][4][5][6]. Sur le plan cardiorespiratoire, on relève surtout des apnées et une tachycardie pouvant alterner avec de la bradycardie [3,4].…”

“…On note également des troubles de la marche [4] et une mydriase bilatérale (parfois incomplète) [3][4][5][6]. Sur le plan cardiorespiratoire, on relève surtout des apnées et une tachycardie pouvant alterner avec de la bradycardie [3,4]. Enfin, on note parfois une pâleur inhabituelle avec des nausées voire des vomissements, une hyperhémie conjonctivale, des oedèmes palpébraux, un larmoiement oculaire, une hypothermie et des tremblements.…”