Résumé
Cet article formule puis examine l’hypothèse que la réduction de la fécondité et le vieillissement démographique dans la région métropolitaine de Québec soient étroitement liés à l’apparition, la réalisation, l’extension et l’inflation d’un idéal de la vie de banlieue exerçant une pression croissante sur la vie familiale et contribuant à la désintégration des milieux urbains et ruraux d’autrefois plus féconds. Il retrace en trois phases la genèse du vieillissement démographique comme effet de l’urbanisation d’après 1945, en interprétant quatre portraits statistiques du parc résidentiel, de la population, des âges et des types de ménages en 1951, 1966, 1986 et 2006 dans les différentes zones de l’espace urbain et de la banlieue. L’idéalisation de la vie de banlieue s’avère le principe commun de l’exode des familles avec enfants vers les développements pavillonnaires, de leur concentration croissante en périphérie de l’agglomération, de la sensibilité accrue de leur fécondité à leur situation économique, et du haut niveau de stress de la famille contemporaine.