Interactions comportementales et rythmes d’activité deGlossina palpalis gambiensisetG. tachinoides(Diptera : Glossinidae) en galerie forestière au Burkina Faso

Abstract

Glossina palpalis gambiensis et G. tachinoides sont des vecteurs majeurs des trypanosomoses humaines et animales en Afrique de l’Ouest. Sur une partie de leur aire de répartition, elles sont présentes en sympatrie, mais très peu d’informations sont disponibles sur leurs interactions. Nous avons capturé ces deux espèces en utilisant un système attractif composé d’écrans de tissu noir/bleu/ noir muni de film adhésif, afin de retenir toutes les glossines posées et de pouvoir mesurer la hauteur à laquelle elles se sont posées, ainsi que leur rythme d’activité en fonction de l’heure de la journée. L’étude a eu lieu dans deux zones du sud du Burkina Faso : Kartasso en amont du fleuve Mouhoun, où seule G. p. gambiensis est présente, et Folonzo sur le fleuve Comoé, où les deux espèces cohabitent. Les résultats, sur 3 800 glossines capturées, montrent une forte prédominance des captures de G. tachinoides par rapport à G. p. gambiensis à Folonzo (84 % contre 16 % des captures respectivement). À Kartasso, où elle est seule, G. p. gambiensis est capturée en moyenne à 46 cm du sol. À Folonzo, G. p. gambiensis est en moyenne attrapée à une hauteur de 65 cm, et G. tachinoides à 55 cm, ces différences de hauteurs étant significatives. Les femelles sont capturées en général plus haut que les mâles. Les deux espèces montrent un rythme d’activité similaire en fonction de l’heure de capture, mais seule G. p. gambiensis réduit sa hauteur de vol aux heures les plus chaudes. Plusieurs hypothèses, non exclusives, sont évoquées pour expliquer ces hauteurs de capture différentes : la nature de la galerie forestière, un comportement d’approche qui différerait entre espèces, mais aussi la possibilité de phénomènes de compétition interspécifique en relation avec l’utilisation de ressources énergétiques limitées (métabolisme lié à la proline). Sont également discutées les conséquences possibles de ces différences de comportement sur les méthodes de lutte, par exemple lors de l’utilisation d’attractifs olfactifs qui pourraient avoir des efficacités distinctes en fonction de la hauteur de vol.

Rythme d’activité journalière de <i>Glossina fuscipes fuscipes</i>, vecteur majeur de la trypanosomiase humaine africaine dans le parc national de Moukalaba Doudou (Sud-Ouest Gabon)

“…Ces résultats corroborent les travaux menés par plusieurs auteurs qui ont montrés l'effet de la luminosité (des heures chaudes) sur l'abondance des captures (Salou et al, 2012, Mavoungou et al, 2013b, Zinga et al, 2014 Salou et al (2012).…”

“…Ces résultats, bien que préliminaires, soulignent en partie l'importance de la luminosité et donc des heures chaudes sur l'activité journalière des glossines, comme l'avaient déjà soulignés divers auteurs travaillant sur ces insectes (Jordan, 1962(Jordan, , 1963Power, 1964 ;Challier, 1973 ;Laveissière et al, 985 ;Salou et al, 2012, Zinga et al, 2014.…”

Variations in attack behaviours betweenGlossina palpalis gambiensisandG.tachinoidesin a gallery forest suggest host specificity

“…In general, both G. tachinoides and G. p. gambiensis fly at a low height and were caught on average between 22 and 35 cm above the ground, both on the human bait and the lure. These observations confirm the results obtained on G. p. gambiensis and G. tachinoides in a gallery forest (Salou et al ., ) and on G. p. palpalis in forest areas (Gouteux & Jarry, ; Laveissière et al ., ). Tsetse flight patterns (short flights, successive and low height Leak, ; Bouyer, ) are a strategy for tsetse to save energy resources.…”

“…Earlier studies conducted in the same area showed that G. tachinoides was even more predominant using biconical traps (Rayaissé et al ., ) and sticky targets (Salou et al ., ): 74–80% of G. tachinoides against 15–20% for G. p. gambiensis .…”

“…Moreover, recent studies on the coexistence between G. p. gambiensis and G. tachinoides (main vectors of HAT and TAA in West Africa) suggested the existence of competitive interactions in gallery forest, illustrated by specific differences in the height at which tsetse were caught above the ground (Salou et al ., ). However, the method used to measure the height in their study (individual height measurement) did not completely show the vertical distribution of tsetse and consequently limited the interpretation of results.…”