L’objectif de cet article est d’évaluer la vulnérabilité des petits territoires insulaires à spécialisation touristique face aux conséquences du changement climatique. Premièrement, ces espaces, indépendamment de la spécialisation retenue, sont structurellement exposés aux conséquences du changement climatique. Deuxièmement, le tourisme est une activité par nature très dépendante des conditions géo-climatiques. Aussi, la combinaison insularité/spécialisation touristique est susceptible d’engendrer une vulnérabilité au changement climatique exacerbée par rapport à d’autres territoires. Cependant, les conséquences physiques du changement climatique ne sont pas homogènes spatialement, ni entre les différentes régions du monde, ni au sein d’une même région. Elles sont largement tributaires des caractéristiques géographiques et climatiques initiales (indépendamment des aspects humains et économiques, ou du modèle de développement choisi). Pour analyser cette hétérogénéité, nous utilisons l’indicateur de vulnérabilité physique au changement climatique (IVPCC), un indicateur synthétique développé ces dernières années à la Ferdi, agrégeant les différentes dimensions de risques liés à ce phénomène, que nous appliquons à un échantillon élargi à 250 économies dont 100 petits espaces insulaires souverains ou affiliés. Nos résultats montrent que les petites économies insulaires à spécialisation touristique sont en fait significativement plus vulnérables physiquement au changement climatique comparées aux autres groupes, et présentent donc un modèle de développement dont la soutenabilité n’est pas garantie en l’absence de politiques d’atténuation et d’adaptation. Codes JEL : O11, O13, O53.