Cet article examine la manière dont Laura , court roman de Leonora Sansay publié en 1809, associe le thème de la recherche du bonheur fondateur de la Jeune République au rêve, plein d’espérance mais voué à l’échec, de bonheur conjugal au sein d’un paradis pastoral. Sansay, dans ce roman peu étudié, se sert des conventions du roman de séduction et du paysage pastoral des environs de Philadelphie pour interroger la validité des frontières sociales et physiques qui définissent un ensemble de tensions entre le corps humain et le monde naturel, et, finalement, mettre en question la possibilité même pour les jeunes femmes de la République naissante de participer à la quête collective du bonheur.