Genre et politique : les années 1968

Abstract

Résumé Les récits des violences comme les modes de prise de parole étudiante révèlent la place du féminin dans les événements de Mai 68. Au cours de la longue grève de l'entreprise Sud-Aviation de Bouguenais, l'occupation de l'usine délimite les territoires respectifs des hommes et des femmes et la définition des rôles reproduit la différence inégalitaire des sexes. Mais ailleurs, les grèves d?ouvrières prennent un tour spécifique, tant par leurs revendications que par les réactions qu?elles suscitent au sein des syndicats et de la population masculine. Une nouvelle conscience de genre naît dans le combat pour l'émancipation sexuelle et pour la libéralisation de l'avortement. Moteur de la contestation, le combat féministe pèse enfin sur le débat interne aux centrales syndicales. Au total, ce sont les relations entre genre et politique qui connaissent une mutation décisive au cours des années 1968 en France.

La naissance de la formule « LGBT » en France et en Italie : une analyse comparative des discours de mobilisation

“…Elles s'inscrivent dans des contextes fortement répressifs et proposent une mobilisation plus culturelle que politique. Dans le sillage des « années 1968 » 54 , la conversion à la thématique de la révolution s'accompagne d'une révolution discursive qui pose l'homosexualité, et non plus l'homophilie, comme une forme de sexualité minoritaire dans le but de proposer une politique de la sexualité à même de défaire les structures hétéronormées de la société. Enfin, l'émergence de la sémantique « gay » entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, signe l'avènement d'un militantisme identitaire et communautaire qui portera à la création de structures collectives sous formes d'associations avec des raisons sociales très diverses : culturelles, juridiques, politiques, sportives, confessionnelles, d'entraide, professionnelles, etc.…”

The anti-police of Mai ’68 fifty years on

“…attempt to inspire moral outrage in readers against officers who chose to target women and children. As Michelle Zancarini-Fournel (2002) has shown, the police particularly targeted protestors who departed by their mere presence or physical appearance from conventional gendered norms, in other words any women demonstrating and any men with beards or longer hair, punishing such departures by tearing or removing the women's clothes and cutting or tearing the hair and beards of the men officers referred to as 'les beatniks' .…”

“…The volume of work published over the last 50 years, much of it at decennial anniversaries of 68, is legendary. Readers new to the topic will find a good place to start in the annotated bibliography in Joffrin 2008, 405-22; which can be supplemented by Fanny Bugnon's review essay in this issue ('1968 : permanences et renouveaux historiographiques') for material published since the 40th anniversary and Michelle Zancarini-Fournel's analytical overview of the historiography of 'Le Moment 68' (Zancarini-Fournel 2008). After the activist research on the police just described, historiographical trends within this vast body of work can be summarised-extremely schematically-in the following movement: from early accounts by key participants or witnesses and sociological interpretations in which the category of 'generation' was an important analytical and framing device, through culturalist accounts which emphasised the success of Mai in bringing about cultural change as the flipside of its failure as a political revolution, to a broadening of interest from Paris to the regions and indeed to the international dimension, a similar broadening beyond the student protests to worker resistance, especially in June 1968, and finally an expansion of the scope of inquiry from the month of May, or May and June, to 'les années 68' , which in one of the most ambitious and compendious edited volumes from the last major anniversary embraces almost two decades (Artières and Zancarini-Fournel 2008).…”

História da Maternidade: em que ponto estamos?

“…GORDON (1993). médico se pronuncia contra o aborto e se regozija quando são promulgadas na França as leis de 1920-1923 que condenam o aborto, reprimem a propaganda anticoncepcional e oprimem os neomalthusianos (GAUTHIER, 2002;ZANCARINI-FOURNEL, 2002;LE NAOUR;VALENTI, 2003;GUERRAND, 1971;RONSIN, 1980). A França não é a única a adotar medidas repressivas.…”