Résumé.
L'hépatogastrothérapie appliqéee à la maladie de Biermer se traduit à l'égard du système hématopoïétique non seulement par une rémission quantitative, mais, avant tout, par le retour de la régéneration normoblastique du sang accompagnée d'une régression de tous les symptômes dégénératifs concernant tous les systèmes de la moelle osseuse; le point principal est le fait que la régénération du sang se trouve dirigée dans une voie normale, tandis qu'en dehors de la maladie de Biermer, l'action de l'hépatogastrothérapie s'exerce exclusivement par une stimulation de la moelle osseuse. L'influence de cette thérapie sur les symptômes du tube digestif se manifeste par la réapparition de l'intrinsic factor et, dans des cas exceptionnels, de l'acide chlorhydrique, et par la régression des altérations inflammatoires de la langue et de l'œsophage, ainsi que par la cessation des diarrhées; et ce sont seulement les altérations anatomiques irréparables du tube digestif qui ne subissent aucun changement. Une amélioration très marquée peut être provoquée aussi en ce qui concerne les symptômes objectifs du système nerveux central, à condition que cette médication soit appliquée le plus tôt possible et à la fois très énergiquement pendant une très longue période. II n'est pas nécessaire de souligner que les altérations à base anatomique irréparable ne sont pas susceptibles d'une amélioration évidente. Le syndrome de la myélose funiculaire doit être placé au même rang que le syndrome hématologique et celui du tube digestif; on pourrait considérer la myélose funiculaire comme une conséquence de l'élimination d'un des chaînons de la sécrétion interne de l'estomac. Les résultats, relativement très restreints, que nous obtenons aujourd'hui par l'application de l'hépatogastrothérapie à la myelose funiculaire au cours de la maladie de Biermer, paraissent pouvoir s'expliquer, du moins en partie, en dehors du facteur anatomique, par le fait que l' hépatogastrothérapie, telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, se borne plutôt à introduire en premier lieu dans l'organisme le facteur antianémique, tandis que l'agent »neuropöétique» n'est fourni pour ainsi dire qu'à titre accessoire. Quant aux symptômes généraux manifestant les caractères d'une intoxication nous pouvons les expliquer suffisamment par l'élimination de la fonction sécrétoire interne de l'estomac et les troubles consécutifs de la corrélation endocrine; le coma diabetique nous en fournit un exemple analogue. La régression de ces symptômes sous l'influence de l'hépatogastrothérapie ne serait que la conséquence de l'apport à l'organisme des facteurs faisant défaut. Toutes ces circonstances parlent en faveur de l'opininon que l'hépatogastrothérapie est, en ce qui concerne la maladie de Biermer, une médication substititive et spécifique s'etendant sur l'ensemble des symptômes de cette maladie.