Cet article étudie l'expression du déplacement ARRIVER dans les dialectes belgoromans. L'étude s'inscrit, par son sujet, dans le champ de la sémantique spatiale, et, par son objet, dans le sillage de l'Atlas linguistique de la Wallonie et de ses méthodes. Les objectifs poursuivis sont l'édition et la présentation des données dialectales recueillies pour la notion visée, ainsi que l'évaluation d'une méthode fondée sur deux principes directeurs : une analyse géolinguistique et aréologique fine des types (morpho-)lexicaux en contexte et une intégration de la sémantique lexicale du déplacement à l'étude dialectologique. En particulier, nous mobilisons les notions de relation locative et d'argument pour décrire les contextes d'emploi de la notion de déplacement, ce qui nous permet d'expliquer l'extension variable des deux types lexicaux principalement recueillis en Belgique romane, ⸢arriver⸣ et ⸢venir⸣.1 Le terme anglais motion reçoit souvent la traduction inclusive mouvement/déplacement. Dans le cadre de cette étude, nous envisageons uniquement le déplacement tel qu'il est défini dans la section 2.2.1. 2 Les différentes composantes sémantiques (semantic components) du déplacement chez Talmy sont la Cible (Figure), le Site (Ground), le Trajet (Path) et le Mouvement (Motion), auxquels sont ajoutées la Manière (Manner) et la Cause (Cause) (Talmy 1985 : 61). 3 Pour une vision d'ensemble du projet et du déroulement des enquêtes, v. le site de l'ALW, récemment mis à jour : . Les volumes publiés y sont intégralement numérisés. 4 Certaines monographies étudient l'expression du déplacement dans une localité. Par exemple, Léonard (1969), dans son dictionnaire idéologique namurois, consacre un chapitre au lexique du mouvement, qu'il aborde en trois grandes sections : le mouvement « sur place », le « mouvement de déplacement » et « l'arrêt ».