“…La machine de propagande vichyste » 28 . Si toutefois Jean Pierre Bertin-Maghit a montré comment la propagande du régime de Vichy a manipulé un certain nombre de documentaires de la période précédente 29 , par exemple en faisant disparaitre du générique les noms des cinéastes juifs, la thèse de Alison J. Murray Levine va plus loin en alléguant qu'il ne s'agit pas seulement d'un détournement éhonté, mais que le propos même des films de propagande de la IIIe République est partiellement proche de l'idéologie pétainiste : « En plus d'un intérêt général pour le cinéma documentaire, il existait une autre continuité entre les gouvernements de Vichy et celui de la IIIe République : la promotion des valeurs rurales et coloniales, présentées comme centrales à la nation française » 30 . Aussi, bien loin de juger ces affinités comme des éléments ponctuels qui n'engagent pas l'ensemble, l'auteure finit par les considérer comme « fondamentales » 31 et par y voir le signe avant-coureur d'un repli identitaire : « Le discours dominant qui émerge des films documentaires étudiés dans cet ouvrage reflète un repli vers l'intérieur, vers la nation française » 32 .…”