Cet article permet de connaître le fonctionnement des conseils d'administration interdépendants des 250 premières entreprises et réseaux associés du Canada et d'Australie dans les années 1990. Ces conseils reflètent les relations sociales d'une classe hégémonique et représentent des instruments d'accumulation du capital le long d'un axe financier et industriel intégre (capital financier). Au Canada, ces deux aspects du pouvoir corporatif sont extrêmement centralisés au sein d'une élite essentiellement nationale. Le réseau australien est plus lâche, mais comporte un noyau visible, bien que le secteur financier y occupe une place moins importante et que les intérêts étrangers, quoique non dominants, soient plus présents sur le plan structurel. Au Canada, la classe capitaliste possède toutes les caractéristiques propres au capital financier tandis qu'en Australie les mécanismes d'intégration de la classe capitaliste, dans le cadre de l'interdépendance des entreprises, sont moins évidents. Dans cet article, on démontre que des systèmes differents d'intégration des classes sont ancrés historiquement dans les deux pays, et les auteurs s'interrogent sur le rôle du capital financier national dans le contexte contemporain de la mondialisation du capital.
This paper examines the top 250 corporations and associated networks of interlocking directorates in Canada and Australia in the 1990s. Interlocks are interpreted both as social relations of class hegemony and as vehicles in the accumulation of capital along an integrated financial‐industrial axis (finance capital). In Canada both these sides of corporate power are highly centralized within a predominantly national corporate elite. The Australian network is much sparser but still has a discernible core, although its financial sector has less presence at the core, and foreign interests while not dominant are somewhat more structurally prominent. The Canadian capitalist class exhibits all the characteristics suggested by finance capital; the mechanisms of capitalist class integration through corporate interlocking in Australia are weaker. We argue that different systems of class integration are historically embedded in the two countries, and speculate about the role of nationally organized finance capital in the contemporary globalization of capital.