Forecasting Canadian Federal Elections

Abstract

In recent decades, the scientific forecasting of election outcomes has made great strides in a number of advanced industrial democracies. One country that has not received much attention to date is Canada. In this article, we present a vote function model to forecast Canadian federal elections. We explain our model's theoretical underpinnings and assess its statistical properties and forecasting capabilities against all federal elections held between 1953 and 2008. We then explore potential ways for improving the model's accuracy. We conclude by discussing the forecast of different hypothetical scenarios for an upcoming federal election.

La prédiction des résultats électoraux au Canada : un modèle politico-économique sans sondage

“…La seconde variable, tirée cette fois-ci du modèle de Bélanger et Godbout (2010: 693), correspond au logarithme naturel du nombre de mois passés au pouvoir avant que le parti ministériel ne soit renvoyé sur les bancs de l'opposition 12 . La notion d’« usure du pouvoir » a été exploitée dans de nombreux modèles (par exemple, Abramowitz, 2016; Nadeau et coll., 2009).…”

“…12À la différence de Bélanger et Godbout (2010: 698), qui ignorent l'intermède progressiste-conservateur de neuf mois sous Joe Clark (1979–1980) dans le calcul de la variable de longévité du gouvernement libéral pour 1984, nous recommençons le calcul du nombre de mois de gouverne libérale à partir de 1980. Par conséquent, au lieu de considérer que les Libéraux sont au pouvoir depuis 248,3 mois « consécutifs » (1963–1984), nous ne prenons que les 54,6 mois qui se sont écoulés entre les scrutins de 1980 et 1984.…”

“…Le premier modèle politico-économique voué à la prédiction des résultats du parti sortant lors des élections fédérales canadiennes est de conception assez récente. On doit ce modèle à Bélanger et Godbout (2010). Le modèle de ces deux auteurs, initialement publié sous la forme d'articles de presse dans Le Devoir puis le Toronto Star pour les élections de 2000, 2004 et 2006, utilise trois variables campées dans la théorie du vote rétrospectif et la notion de volonté de changement ( time-for-change ).…”

“…Parmi toute la gamme possible des mesures économiques, Bélanger et Godbout ont retenu le taux de chômage national pour le deuxième trimestre précédant l’élection. Si on en croit les auteurs, « all the most recent aggregate-level studies of economic voting in Canadian federal elections have shown [unemployment] to be the single most effective economic predictor of the vote in the country, outperforming any other macroeconomic variable » (Bélanger et Godbout, 2010: 692). Par ailleurs, l'absence de mesures de chômage mensuelles avant le début des années 1950 force Bélanger et Godbout à prendre le scrutin de 1953 comme point de départ de leur modèle.…”

“…Depuis les quarante dernières années, le champ de la prédiction électorale s'est considérablement enrichi, mais la plupart des modèles qui se sont accumulés au fil du temps ont été élaborés pour les élections au Congrès ou à la présidence des États-Unis (Walther, 2015: 1). Le Canada, à l'instar de la majorité des démocraties, n'a reçu jusqu’à maintenant que bien peu d'attention : on ne compte qu'un seul modèle visant à prédire les résultats du parti sortant aux élections fédérales canadiennes et, de l'avis même de ses concepteurs, ce modèle est loin d'atteindre les niveaux de précision obtenus pour d'autres États (Bélanger et Godbout, 2010: 696). Dans cet article, nous ferons d'abord le point sur les principales méthodes de prédiction avant de proposer un nouveau modèle prédictif pour estimer les scores du parti sortant lors des élections fédérales canadiennes.…”