Cet article s'intéresse à la trajectoire de quatre auteures qui ont commenté la scène politique canadienne dans les années 1960 : Solange Chaput-Rolland, Marie-Blanche Fontaine, Gwethalyn Graham et Gertrude Laing. À travers l'analyse d'un corpus littéraire formé de quatre de leurs ouvrages, il souhaite restituer leurs conceptions du Canada à une époque où les possibilités de refondation constitutionnelle semblaient prometteuses. L'univers du commentaire politique étant majoritairement masculin, leur entrée dans ce milieu ne se fera pas sans heurts. L'étude des obstacles rencontrés par ces femmes et de leurs stratégies pour les surmonter permet en partie d'expliquer pourquoi certains discours sont confinés aux marges de l'espace public. This article's primary focus is the professional trajectories of four female writers who critiqued Canadian politics during the 1960's: Solange Chaput-Rolland, Marie-Blanche Fontaine, Gwethalyn Graham and Gertrude Laing. Through a comprehensive analysis of four of their books, we wish to revitalize their conceptions of Canada during a time where the possibility of profound constitutional change seemed to be promising. During this period, political commentary was dominated by the masculine sex; therefore, these four women were confronted with several obstacles. An analysis of these obstacles and the strategies employed to surmount them, allows us to partially explain why several of their writings are not as well known. 2 Parmi les travaux consacrés aux épouses et filles des Pères de la Confédération, notons ceux de Robin Sutherland sur Lady Agnes Macdonald (SUTHERLAND 2004). L'historienne Carmen Nielson appelle quant à elle à intégrer les études du genre à l'histoire politique pour offrir un portrait plus nuancé de la réalité. Elle prend comme exemple les Pères de la Confédération (NIELSON 2010). Le site de l'Encyclopédie canadienne consacre également une exposition aux