> Il existe, dans l'hypothalamus et dans d'autres structures cérébrales comme l'hippocampe ou le striatum, des neurones spécialisés capables de détecter les variations quotidiennes des acides gras circulants. Ces neurones participent au maintien à l'équilibre de la balance énergétique en contrôlant la prise alimentaire, la sécrétion d'insuline ou la production hépatique de glucose. Les mécanismes moléculaires relayant l'effet des acides gras impliquent des récepteurs d'acides gras comme FAT (fatty acid transporter)/CD36. Toute dérégulation de cette détection centrale des acides gras peut contribuer à la mise en place des maladies métaboliques, telles que l'obésité ou le diabète de type 2. < conditionnée par un manque ou un excès de calories (« j'ai faim » ou « je n'ai plus faim »), il existe aussi des régions centrales impliquées dans la réponse « non homéostatique » de la prise alimentaire (celle conditionnée par la motivation et la préférence alimentaire). Des données récentes suggèrent que, dans ces régions également, les acides gras peuvent être considérés comme des molécules informatives. Selon le concept de l'origine « centrale » des maladies méta-boliques, un dysfonctionnement de ces mécanismes de détection, et notamment la détection des lipides, peut être en partie responsable d'une dérégulation de la balance énergétique et contribuer à l'apparition de l'obésité ou du diabète de type 2. On a longtemps pensé que les acides gras, qui ne sont pas des molé-cules énergétiques pour les neurones, ne pouvaient pas (ou peu) franchir la barrière hémato-encéphalique et, de ce fait, ne pouvaient pas agir comme « molécule signal ». Cependant, depuis quelques dizaines d'années et, notamment, depuis les travaux d 'Oomura en 1975 [3], de plus en plus de données suggèrent qu'il existe, dans l'hypothalamus, des neurones sensibles aux acides gras, et que ces derniers ont un rôle important dans la régulation de la balance énergétique, depuis la régulation de la production hépatique de glucose jusqu'au comportement alimentaire [4]. Cette revue a pour but de faire un état de l'art et de présenter les principaux mécanismes moléculaires identifiés comme des relais d'action des acides gras dans le contrôle nerveux de la balance énergétique, et leur implication éventuelle dans la déré-gulation de la balance énergétique dans des situations d'apport lipidique excessif [4]. Une meilleure compréhension de ces mécanismes