“…Mais en noyant celle-ci dans le concept ventre-mou des « ressources » et faute de la travailler pour notamment envisager ses effets dans le temps sur le groupe et le conflit, la RMT verse dans un biais utilitariste et stratégiste. L'attention est plus soutenue ou moins sommaire dans sa seconde mouture, le modèle du processus politique, à la fois par la mise en exergue des contraintes de la structure des opportunités politiques (la « POS ») susceptibles de rendre compte du choix de l'instrument violence et par la perspective diachronique ouverte par la même occasion par Tarrow (1989) 'Oberschall (2004) accorde à la sociologie de l'action collective pour expliquer l'engagement radical, celle-ci souffre de deux biais fondamentaux : l'idée que tout engagement s'équivaut et donc que tous peuvent être analysés avec des outils identiques ; et la négligence pour la dimension microsociologique, associée à tort à une psychologie des acteurs. Contre le premier, Doug McAdam (1986 : 67) distingue fort opportunément l'activisme à faible ou haut coût mesuré en fonction du temps, de l'énergie et de l'argent qu'il suppose, de l'activisme à faible ou haut risque qui, lui, renvoie aux dangers anticipés, de tout ordre (physique, social, légal, financier, etc.)…”