Rédigé à l'invitation du Comité éditorial
RésuméL'Andra mène, depuis 1994, un ensemble de recherches pour déterminer les propriétés hydrogéologiques, dont la perméabilité, de la formation d'argilites du Callovo-Oxfordien dans l'Est du bassin de Paris et, plus particulièrement, sur le site du laboratoire souterrain situé sur la commune de Bure, dans le Sud du département de la Meuse. La détermination d'un tel paramètre dans une argile raide de très faible perméabilité pose de nombreuses questions, à la fois théoriques (la loi de Darcy est-elle applicable ?), méthodologiques et techniques (comment obtenir des valeurs représentatives de la formation ?). Cet article présente la démarche et les moyens qui ont été adoptés pour permettre d'atteindre cet objectif, c'est-à-dire approcher de la façon la plus fiable et précise possible la valeur de ce paramètre, son incertitude, son anisotropie et sa variabilité éventuelle en fonction de la lithologie. Les résultats obtenus à partir des mesures sur échantillons et à l'aide d'une série de tests, aussi bien en forages profonds réalisés depuis la surface qu'en forages courts depuis la galerie d'expérimentation à 445 m de profondeur, sont cohérents, bien que les méthodes et les échelles d'investigation soient différentes. À l'échelle du site du laboratoire, la perméabilité est inférieure à 10 −12 m s −1 sur toute l'épaisseur de la formation d'argilite, avec une valeur minimum estimée à 10 −14 m s −1 . Les premiers résultats des tests dans la galerie d'expérimentation du laboratoire souterrain, à 445 m de profondeur montrent, en grand, la très faible perméabilité du Callovo-Oxfordien.