Evolution à long terme d'une lande de montagne pâturée par des bovins et des chevaux. I.—Conditions expérimentales et évolution botanique

Abstract

Evolution à long terme d'une lande de montagne pâturée par des bovins et des chevaux. I.&mdash;Conditions expérimentales et évolution botanique Pierre LOISEAU William MARTIN-ROSSET Guy MERLE 1.A'.R.,4...£'taiiou d'Agrol/oll1i!. 12, «rr>me du Brè!et, F(d039 Clerll1ol/t-h'/ '/ " I Il/d r *) l.N.R.A.. S 7 c N ion des Productiol / s hor h rcs el (etili-e d! Reclu•rches cle ('lr•rnrnn!-F!•rraac!-Theix, F 63l?? Cc• rrm RÉSUMÉ É On a examiné révolution botanique d'une lande d'altitude abandonnée à l 'accini l ll17 l 17.1"rlill l is et Nar dl ls stricto pendant 12 ans de remise en exploitation. La lande est utilisée en pâturage tournant par des bovins, des chevaux ou par un troupcau mixte à parts égalcs, selon des chargements de 350 à 450 kg de poids vit' ha pendant la saison de pâturage (1 10 jours). Les chevaux favorisent l'extension des espèces fourragères et améliorcnt la composition botanique en la diversifiant. Les bovins uniformisent les peuplements sans les améliorer en raison d'un mauvais contrôle de Vaccini lll17 <Hrf'!7/;/.s et de l'extension de N a rd ll s .stricto. Les ell'els des 2 troupcaux, jugés sur l'indicc de Valeur Pastorale sont additifs en cas de pâturage mixte. Les résultats sont expliqués par le comportement alimentaire des troupeaux et discutés en référence aux données de comportement alimentaire rapportées par différents auteurs. Dans un objectif d'entretien botanique des landes de moyenne montagne pour les activités pastorales, ils justifient l'emploi des chevaux en préalable à une exploitation par les bovins ou comme correcteur des effets négatifs des bovins. Mots clés additionnels : Pàui< 1 « g « de 1170ntagne, (" 1 J/llpositirl1 7 bolani q uc. r heral de bnucherio. Vaccinium myrtiiius.

Déterminants de l’utilisation de la ressource pâturée par le cheval

“…En situation de pâturage mixte entre chevaux et bovins, la moindre capacité des bovins à exploiter les couverts ras entretenus par les chevaux les conduit à se reporter sur les zones d'herbe haute où ils limitent le développement des espèces les plus compétitives et améliorent la composition botanique (Loiseau et al 1989, Loucougaray et al 2004. Par ailleurs, l'introduction de chevaux avec les bovins après un pâturage bovin permet une plus forte régression des graminées de qualité fourragère médiocre et un meilleur développement des graminées de bonne qualité fourragère (Loiseau et Martin-Rosset 1988). Au-delà de son effet bénéfique sur la diversité botanique des couverts, l'association entre chevaux et ruminants peut permettre de limiter le recours aux anthelmintiques grâce à la limitation de l'infestation parasitaire de chaque espèce.…”

Productions et activités équines en France : quelles contributions à la durabilité de l’agriculture ?

“…Par exemple, au Marais-Vernier, site protégé de l'estuaire de la Seine, des chevaux ont permis de limiter le développement du jonc épars au contraire des bovins qui le consommaient peu. Dans des landes de montagne du Massif Central, après 12 années de pâturage par des équins ou des bovins, seuls les chevaux ont permis la régression de graminées de faible valeur fourragère (nard raide, canche flexueuse) au profit de graminées de bonne valeur fourragère (fétuque rouge, agrostis commun) (Loiseau et Martin-Rosset, 1988) (figure 4). Au sein des exploitations herbagères élevant les deux espèces, les chevaux utilisent d'ailleurs fréquemment les surfaces de moindre valeur nutritive (Lortal et al, 2010) et/ou pâturent les refus des bovins (Mugnier et al, 2013).…”

“…En Belgique, des auteurs ont également observé une utilisation significative du saule rampant par les bovins alors que les chevaux ne permettaient pas de freiner l'invasion des prairies par cette espèce (Lamoot et al, 2005). Des travaux réalisés en moyenne montagne humide (Massif Central) ont cependant montré que le piétinement exercé par les chevaux pouvait affecter certains ligneux bas (Loiseau et Martin-Rosset, 1988).…”

“…b. Un mode de pâturage sélectif qui accroît l'hétérogénéité des couverts En dépit de leur faculté à exploiter l'herbe âgée, les équins créent et maintiennent par le pâturage des zones rases de bonne valeur nutritive, Loiseau et Martin-Rosset, 1988). Cette sélection de zones rases semble répondre à une stratégie de maximisation de l'ingestion de protéines digestibles (Édouard et al, 2010).…”

Evolution à long terme d'une lande de montagne pâturée par des bovins ou des chevaux. II. Production fourragère

“…Le schéma expérimental comprend le pâturage monospécifique par les bovins ou les chevaux (1974)(1975)(1976)(1977)(1978)(1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985), et le pâtura-ge mixte (1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985). La (Loiseau et Martin-Rosset, 1988). …”