Des microinjections tubulaires corticales d’un faible volume (en moyenne 1,1 nanolitre) d’une solution contenant du 22Na et de I’inuline tritiće ont été effectuées chez le rat en diurèse saline, puis les urines uréterales des deux reins ont été collectées par fractions successives. Après injection dans un tubule distal, 62% du 22Na injecté sont récupérés dans I’urine. On en déduit que les parois des tubules distaux et des canaux collecteurs sont faiblement perméables au Na. Après injection dans un tubule proximal terminal, 6,8% du 22Na injecté sont récupérés dans l’urine. Si une deuxième injection semblable est pratiquée au même point puis immobilisée dans I’anse de Henle, la récupération urinaire de I’inuline marquee tombe à zero, tandis que celle du 22Na reste inchangée; on en déduit que les parois du segment grêle sont librement perméables à la diffusion des ions Na. Après injection à des niveaux variés le long des tubules proximaux, on note une correlation entre le pourcentage de 22Na récupéré et la longueur de tubule proximal parcourue; la droite de régression obtenue en coordonnées semi-log suggère que 28,5% du radiosodium sont réabsorbés par mm de tubule proximal parcouru. D’autre part, si des injections proximales précoces sont immobilisées dans les convolutions proximales, la récupération d’inuline marquee tombe à zéro, tandis que celle du 22Na (0,7%) est 4 fois plus faible que celle observée aux mêmes points des mêmes néphrons après injection en flux libre (2,6%). On en déduit que les parois des tubules proximaux du rat sont moins perméables à la diffusion passive du sodium qu’il n’apparaît avec d’autres méthodes; les injections intravasculaires superficielles, notamment, fournissent chez le rat des récupérations urinaires de 22Na élevées; le biais à I’origine de cette discordance n’a pu être établi.