Médecine des voyages:What's that? C'est en effet la réac-tion fréquente de son interlocuteur lorsque qu'un médecin des voyages décline son activité. La même remarque a dû être entendue lors de la création de la médecine du travail. Ces deux disciplines ont d'ailleurs des similitudes: elles sont d'existence récente (la médecine des voyages n'existe formellement que depuis une vingtaine d'années) et s'intéressent plus particulièrement, mais non exclusivement, au champ de la prévention. Pourquoi une médecine des voyages? Une façon indirecte de répondre est de donner quelques chiffres qui soulignent l'importance que revêt le voyage dans nos sociétés. Il suffit également de se pencher un peu sur notre histoire pour réaliser que le voyage fait partie de l'homme, qui aurait très bien pu s'appeler Homo vagans
Pourquoi une médecine des voyages?Sur le plan médical, l'existence d'une médecine des voyages se justifie largement. Là encore quelques chiffres peuvent situer le problème (Tableau I): la proportion des voyageurs se plaignant d'un problème de santé, quel qu'il soit, est de l'ordre de 60 % avec des écarts qui varient de 15 à 78 % selon les études, et la fameuse diarrhée du voyageur, la turista, touche près de un voyageur sur deux [3][4][5][6]. En revanche, certaines maladies typiquement tropicales, particulière-ment redoutées par les voyageurs, sont relativement rares voire très rares: 2 à 3 % pour le paludisme, 3/100000 pour la fièvre thyphoïde et 3/1000000 pour le choléra. Des problèmes de santé beaucoup moins « exotiques » sont plus fréquents et souvent graves: 1/3 des rapatriements sanitaires sont justifiés par des accidents traumatiques, 1/3 par des accidents cardio-vasculaires et près de 1/10 par des décompensations psychiatriques [3,7]. Cet aspect quantitatif global de l'évaluation des risques ne rend pas compte de la diversité des situations. Ainsi, pour MEDECINE/SCIENCES 2003 ; 19 : 489-90