“…(Poza, 1994) Malgré des divergences théoriques parfois majeures, les psychanalystes s'accordent pour affirmer que l'identité féminine et ses assises narcissiques se construisent tout d'abord dans la transmission de base archaïque, à partir de l'identification primaire suffisamment bonne à la mère, son double, elle-même femme (mère et féminine ; Le Guen, 2001). Cette relation dite homo-(ou mono-) sexuelle primaire est souvent décrite en termes de rivalité, d'hostilité, mais aussi de violence (Argant-Le-Clair, 2003), de haine de part et d'autre, d'aliénation (Bauduin, 1994), ou encore d'un arrachement sans fin (Dargent, 2013), de ravage (Leben-Loison, 2014) ou de catastrophe (Lanctôt-Bélanger, 2003). Un défaut d'investissement ou de reconnaissance identitaire féminine, des séparations précoces, des traumatismes ou d'autres facteurs en relation au psychisme de la mère, mais aussi à sa propre vie intérieure en tant que fille puis femme (y compris les traumatismes transmis entre générations), auxquels le clinicien est souvent confronté, concourent à fixer la relation mère-fille sans possibilité de dégagement et d'autonomisation, et ce jusqu'à attaquer toute possibilité, chez la fillette devenue femme, d'investir libidinalement son corps féminin et d'imaginer pouvoir devenir mère à son tour.…”