Les événements météorologiques extrêmes (EME) et les désastres qu’ils entrainent provoquent des conséquences psychosociales qui sont modulées en fonction de différents facteurs sociaux. On constate aussi que les récits médiatiques et culturels qui circulent au sujet des EME ne sont pas représentatifs de l’ensemble des expériences de personnes sinistrées : celles qui en subissent les conséquences les plus sévères tendent aussi à être celles qu’on « entend » le moins dans l’espace public. Ces personnes sont ainsi susceptibles de vivre de l’injustice épistémique, ce qui a des effets délétères sur le soutien qu’elles reçoivent. Face à ces constats s’impose la nécessité de mieux comprendre la diversité des expériences d’EME et d’explorer des stratégies pour soutenir l’ensemble des personnes sinistrées dans leur rétablissement psychosocial. Cet article soutient que la recherche narrative peut contribuer à répondre à ces objectifs. En dépeignant des réalités multiples, la recherche narrative centrée sur les récits de personnes sinistrées présente aussi un intérêt significatif pour l’amélioration des pratiques d’intervention en contexte de désastre.