2009
DOI: 10.3917/soco.075.0059
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Empêcher le suicide en prison : origines et pratiques

Abstract: L'examen des réglementations successives relatives à la prévention du suicide montre qu'un souci croissant de protection de la vie des détenus, concrétisé par la préoccupation de prévenir les « risques suicidaires », voit le jour, notamment sous l'effet des évolutions de la jurisprudence et de la pression militante Le dispositif de prévention du suicide entre en effet en tension avec d'autres logiques professionnelles, ainsi qu'avec un souci grandissant de protéger des « victimes potentielles ». actions associ… Show more

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“…Des militants et des journalistes partent de cette question pour ouvrir la boîte noire carcérale, notamment par le décompte des suicides et des demandes d'explications sur des cas qui auraient peut-être pu être évités. Ce faisant, ils « exposent la prison au regard et au jugement de la société » et contribuent à sa mise à l'épreuve (Cliquennois et Chantraine, 2009). Une des façons de prévenir le suicide est de sommer les autorités correctionnelles à livrer des informations, de les soumettre à de nouvelles expertises extérieures et, au moins en partie, de les rendre responsables et susceptibles de devoir rendre des comptes sur leur (in)action par ces mêmes acteurs.…”
Section: Resultsunclassified
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“…Des militants et des journalistes partent de cette question pour ouvrir la boîte noire carcérale, notamment par le décompte des suicides et des demandes d'explications sur des cas qui auraient peut-être pu être évités. Ce faisant, ils « exposent la prison au regard et au jugement de la société » et contribuent à sa mise à l'épreuve (Cliquennois et Chantraine, 2009). Une des façons de prévenir le suicide est de sommer les autorités correctionnelles à livrer des informations, de les soumettre à de nouvelles expertises extérieures et, au moins en partie, de les rendre responsables et susceptibles de devoir rendre des comptes sur leur (in)action par ces mêmes acteurs.…”
Section: Resultsunclassified
“…En ce sens, les politiques de prévention du suicide entreprennent d'emblée une dialectique vouée à durer entre la mise à l'écart, pour les détenus suicidaires, de l'arsenal le plus violent et contraignant des sanctions disciplinaires, et la conception de mesures préventives qui s'inscrivent néanmoins dans les registres de la contention et de la surveillance. Notre analyse rejoint donc celle de Cliquennois et Chantraine (2009) dans les prisons françaises : L'empêchement de la mort en détention, concrétisé… par un effort de réduction des risques suicidaires, infléchit l'intensité de certaines logiques et sanctions disciplinaires qui ne s'appliquent plus du fait des tendances suicidaires du détenu. Mais en retour, ce dispositif accroît la surveillance individualisée des détenus, venant ainsi réactiver les techniques traditionnelles de régulation de la détention.…”
Section: Resultsunclassified
“…Cette conception amène la Cour à n'exiger qu'un suivi médical pour les détenus en proie à une crise suicidaire et à se focaliser de manière synchronique (et non diachronique, c'est-à-dire historique) sur la surveillance physique du geste suicidaire afin de s'assurer de sa non-matérialisation. À l'inverse, l'appel à une approche processuelle et historique en termes de réaction sociale impliquerait de prendre en considération entre autres l'influence de la prise en charge des détenus par les autorités pénitentiaires et de leurs possibles rébellion et protestation (Cliquennois et Chantraine, 2009), les effets de leur stigmatisation lors de leur interpellation policière et du déroulement du procès pénal (et de son retard), l'impact du nouveau management public (van Ginneken, Sutherland et Molleman, 2017), le poids de l'architecture carcérale et de la primauté de la punitivité et de la sécurité passive au sein de certains commissariats de police et d'établissements pénitentiaires (van Ginneken et al, 2017), ainsi que la différenciation des régimes de détention (Cliquennois, 2013). De même, le recours au paradigme de la réaction sociale pour la prévention du suicide supposerait de mettre l'accent sur l'augmentation de la sévérité pénale et de l'échelle des peines et leurs conséquences sur la dégradation des conditions de détention et sur la surpopulation carcérale qui sont associées à une occurrence suicidaire plus élevée comme le démontrent les études les plus récentes (Opitz-Welke, Bennefeld-Kersten, Konrad et Welke, 2013 ; Rabe, 2012).…”
Section: Une Philosophie Jurisprudentielle D'identification Et De Gesunclassified
“…En Belgique, le risque de suicide en prison est 15 fois plus grand que dans la population générale (Fazel, Grann, Kling et Hawton, 2011). Les mécanismes expliquant le suicide en prison combinent le modèle d'importation, selon lequel les détenus importent leur risque accru de suicide en prison (diagnostic psychiatrique, abus d'alcool, tentatives de suicide antérieures), avec le modèle de privation, selon lequel le suicide est occasionné par la détresse liée à l'emprisonnement même (régime pénitentiaire, équité du traitement, cellule individuelle, durée de la sentence, peine à perpétuité) (Cliquennois, 2010 ;Cliquennois et Chantraine, 2009 ;Fazel et al, 2008 ;Liebling, Durie, Styles et Tait, 2005). De nombreux détenus suicidaires ont une histoire personnelle d'abus, de problèmes psychologiques et de relations sociales instables.…”
Section: Affections Neuropsychiques (Y Compris Psychiatriques)unclassified