La dynamique conjointe des savoirs (des bénéficiaires, intervenants, décideurs, chercheurs) et des pouvoirs (pouvoirs de paroles et d'actions, asymétries voire hiérarchies établies entre les individus et leurs savoirs) des personnes qui les portent au coeur des RISP, est analysée au prisme de la gestion des inégalités épistémiques. Nous étudions la nature des partages ou non partages de savoirs entre ces différentes catégories d'acteurs impliqués dans les interventions en santé. Méthode : La méthodologie qualitative s'appuie sur 36 entretiens et 6 années d'observations ethnographiques d'ateliers de conception ou de mise en oeuvre d'un programme d'ETP, de comité de pilotage et de journées d'études des RISP, où des chercheurs, décideurs, techniciens et bénéficiaires partagent leurs expériences et connaissances. Résultats : La recherche met en évidence trois grands enjeux théoriques et méthodologiques des RISP en lien avec les inégalités épistémiques. Nous invitons à élargir le spectre des expertises en santé (chercheurs, décideurs, intervenants, bénéficiaires) et, de fait, à les pluraliser. Il s'agit alors d'étudier de près la dynamique des modes de coordination entre ces expertises, pour rendre compte de la nature et l'évolution des collaborations. Enfin, il convient d'identifier les ressources (savoirs, valeurs, éléments matériels, etc.) et ressorts qui permettent de faire tenir (ou non) ces collectifs hybrides et de générer potentiellement des co-apprentissages. Conclusion : La prise en compte de ces trois grands enjeux permet aux RISP de mener des réflexions et actions en matière de réduction des inégalités en liant des problématiques épistémiques et sociales.